Le magazine des idées
Bobards d'or 2023

« Voici venir le temps du bobard industrialisé »

La cérémonie des Bobards d’Or se tiendra ce lundi 13 février au théâtre du Gymnase, à Paris. La bobardite dans les médias n’ayant pas faibli, cette édition devrait honorer les « meilleurs des journalistes » de l’année, ceux qui n’hésitent pas à mentir délibérément pour servir le politiquement correct. Entretien avec le président de la cérémonie : Jean-Yves Le Gallou.

ÉLÉMENTS. Jean-Yves Le Gallou, depuis 14 ans maintenant, les Bobards d’Or dénoncent et décryptent les mensonges médiatiques, mais finalement y’en a t-il plus ou moins qu’avant ?

JEAN-YVES LE GALLOU : Hélas non ! Nous sommes passés du bobard artisanal, local, ciselé par nos journalistes autour d’évènements proches à des bobards industrialisés produits par des officines de communication mondiales. Les vagues de bobards se succèdent comme les tempêtes tropicales : bobards lives matter, bobards COVID, bobards de guerre à propos de l’Ukraine. Après le sociologue de plateau télévisé, le médecin de plateau en attendant le général de plateau. Sous casaque Pfizer ou OTAN.

ÉLÉMENTS. Le mensonge ne fait t-il pas partie intégrante des conflits humains qu’ils soient militaires, comme on le voit en Ukraine, économiques ou politiques ? Le cheval de Troie n’est-il pas le premier grand mensonge de notre histoire ? Lutter contre les mensonges, est-ce finalement possible ?

JEAN-YVES LE GALLOU : La première victime de la guerre c’est la vérité ! Pas de guerre sans bobards de guerre. C’est sûr ! Mais pourquoi faudrait-il les accepter surtout quand on n’est pas belligérant ?

Combattre la désinformation est non seulement possible mais c’est aussi nécessaire. Nous vivons dans une société de propagande où les grands organes de presse, de divertissement, de publicité, ont pris le contrôle des esprits. En distordant la réalité par la désinformation. En imposant une narration univoque (« narratif » en novlangue). En remplaçant le réel par le faussel (Renaud Camus). Le bobard est l’aboutissement de cette démarche. En le pointant, en le dénonçant, nous faisons œuvre de salubrité publique, d’émancipation des esprits des dogmes politiquement corrects. Le camp de la ré-information n’a pas pu empêcher les médias de grand chemin de déverser leur propagande mais il est parvenu à saper leur crédibilité. Chaque année la confiance dans les médias baisse. C’est déjà cela !

ÉLÉMENTS. On assiste aujourd’hui à une partition du discours médiatique entre les grands médias, qui n’hésitent pas à mentir ou à tronquer la réalité et les réseaux sociaux qui sont également un haut lieu de développement des fausses informations. Quelle est la place pour les médias alternatifs aujourd’hui ?

JEAN-YVES LE GALLOU : Attention à ne pas mettre sur le même plan la désinformation des grands médias (16 millions de spectateurs pour les JT et BFM fonctionnant à jet continu) et les âneries qui peuvent circuler sur certains comptes sociaux ne dépassant pas des centaines d’abonnés ! Curieusement les prétendus « fact-checkers » des grands médias ne s’intéressent qu’aux seconds cas. Ceci étant vous avez raison de souligner l’importance des médias alternatifs qui cumulent insoumission à la doxa et rigueur dans la vérification des faits. D’un certain point de vue les médias alternatifs reprennent le meilleur des réseaux sociaux, le recul et la réflexion en plus.

ÉLÉMENTS. Plus globalement, le camp que vous appelez de « la réinformation » n’est-il pas trop souvent cantonné au décryptage et à la critique. Pourquoi ne pas sortir de cette relation néfaste aux grands médias qui imposent leur agenda médiatique ?

JEAN-YVES LE GALLOU : Le camp de la réinformation a imposé certains débats, certains thèmes avant les autres. Et il les a parfois imposés dans le débat. Pensons au thème de l’immigration et du Grand Remplacement par exemple. Mais c’est une lutte du faible au fort. Pour autant il est fort difficile comme vous dites « de prendre la main sur l’agenda médiatique » : regardez la question de l’éducation, elle continue d’être dominée par les coquecigrues de gauche.

Propos recueillis par Edouard Daloz

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