Cette année vit la commémoration des trente ans du massacre de Srebrenica, qui se déroula le 11 juillet 1995 en Bosnie-Herzégovine. Qualifié de génocide par les Nations unies, cet épisode tristement célèbre fut l’un des derniers actes de la guerre de Bosnie, qui opposait les Serbes chrétiens orthodoxes aux Bosniaques musulmans, dans un pays découpé entre plusieurs entités confessionnelles. Au cours des procès d’après-guerre instruits à La Haye, le massacre d’environ 8 000 musulmans à Srebrenica fut qualifié de génocide et plusieurs responsables serbes locaux condamnés. Trente ans après, les blessures de cette guerre ne sont toujours pas refermées, tant du côté des Serbes, qui estiment avoir été ciblés par une justice unilatérale et partiale, que de leurs anciens ennemis musulmans, qui estiment que la responsabilité de l’État serbe dans ce processus n’a pas été assez pointée. Loin d’avoir apaisé les relations interconfessionnelles entre chrétiens et musulmans, la mémorialisation actuelle du conflit reste forte source de tensions et menace l’intégrité même du jeune État bosnien.
Afin de préciser la perspective de la population Serbe en Bosnie contemporaine sur cette question historique sensible, nous nous sommes adressés à Dušan Pavlović, directeur du Centre de recherche sociopolitique de la Republika Srpska et ancien expert au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, qui en profite pour commenter une récente étude soumise au gouvernement de Banja Luka sur les victimes de la guerre.
ÉLÉMENTS : Que pouvez-vous évoquer des violences subies par les Serbes chrétiens durant la guerre de Bosnie (1992-1995) ?
DUŠAN PAVLOVIĆ. Une documentation consciencieuse et analytique, s’appuyant sur les résultats de nombreuses années d’enquêtes et sur des sources internationalement reconnues, démontre que dans l’espace recouvert par les municipalités de Bratunac, Skelani, Bracenica, Žepa, Zvornik et Srebrenica, de 1992 à 1995, s’est déroulée une série d’attaques systématiques contre la population civile, du fait d’unités de la branche armée des Frères musulmans en Bosnie-Herzégovine, la soi-disant ArBiH (Armija republike Bosne i Herzegovine, Armée de la république de Bosnie et Herzégovine, ndt.) sous le contrôle politique et militaire du SDA (Stranka demokratske akcije, Parti d’action démocratique, représentant les Bosniaques musulmans de Bosnie, ndt.) qui siégeait dans la partie musulmane de Sarajevo. Le but de ces opérations, au regard des faits à disposition aujourd’hui, était l’élimination totale du peuple serbe dans ces territoires. Ainsi, ce plan eut pour conséquence l’épuration ethnique des Serbes dans un périmètre de 800 km² autour des municipalités mentionnées.
Durant la seule période d’avril 1992 à février 1993, 2 000 Serbes furent tués. Il s’agissait de femmes, d’enfants, de vieillards, de civils désarmés ainsi que de sentinelles de village et de soldats de la VRS (Vojska Republika Srpska, armée de la République serbe de Bosnie, ndt.) Ces faits sont corroborés par les témoignages des survivants, les traces matérielles laissées sur le terrain et les analyses de médecine légale effectuées sur les dépouilles. Dans un grand nombre de cas, les assassinats eurent lieu dans les villages au cours des fêtes chrétiennes, particulièrement Noël et la Saint-Georges – durant lesquelles furent tuées des familles entières, et les maisons, cimetières et églises systématiquement rasés. Cette carte interactive en témoigne : https://comss.maps.arcgis.com/apps/instant/minimalist/index.html?appid=e0b258f5e0054fc2badbaeaca46c3d0a
Il ne s’agit pas de simples excès, mais des conséquences d’un projet islamiste d’élimination des chrétiens dont la matrice est également celle aux fondements de l’État musulman de Bosnie-Herzégovine. Pendant que cette épuration de la population serbe se déroulait en Podrinje (ndt : le bassin de la Drina), i. e. dans la région de Srebrenica, des scènes similaires se déroulaient dans les autres parties du pays contrôlées par les forces politiques et militaires fréristes (SDA et ArBiH) et où se trouvaient des Serbes chrétiens, puis plus tard des Croates. Un exemple parmi d’autres est le nettoyage ethnique de la communauté serbe chrétienne historique de la partie musulmane de Sarajevo, par le biais de plus de 200 lieux de détention, prisons et camps, ciblant les civils. (https://www.incomfis-sarajevo.org/mapping/). Ainsi, la population serbe de Sarajevo a chuté de 30 % avant la guerre à 2 % de nos jours. Remarquons également qu’aucun des enfants serbes aujourd’hui sur place ne suit d’enseignement chrétien, ce qui contrevient aux normes éducatives officielles de la Bosnie.
En dépit de la gravité de ces crimes, les justices internationale et locale ont opposé jusqu’ici une résistance sérieuse à l’affirmation des responsabilités individuelles des commandants. Dans les cas concrets d’Alija Izetbegović, Sefer Halilović, Naser Orić et d’autres, ainsi que de leurs camarades et donneurs d’ordres à Sarajevo, le Tribunal de La Haye, par des acquittements, a ignoré l’ampleur et le caractère des crimes contre la population chrétienne serbe à Sarajevo et dans la région de Srebrenica. En même temps, de nombreux témoignages – incluant des descriptions de crimes massifs et systématiques, de destructions et de sévices subis par des prisonniers – furent politiquement et juridiquement ignorés ou marginalisés. Suivant cette démarche des institutions judiciaires locales et internationales, un certain discours s’est développé, dans lequel les victimes serbes furent pratiquement effacées de la mémoire publique et légale, ce qui représente une profonde humiliation, tant sur le plan moral et juridique, non seulement pour les familles des victimes et le peuple serbe, que pour l’idée même d’une justice internationale.
Nous pensons que, sans une documentation exhaustive et une reconnaissance des souffrances du peuple serbe en Podrinje, à Sarajevo et dans les autres régions, on ne pourra parler ni d’apaisement durable, ni même de vérité objective. La mémoire sélective entraîne une justice sélective, et une justice sélective engendre à son tour l’incrédulité, les frustrations et le danger d’un renouvellement des tensions politiques et ethniques. L’exigence scientifique impose donc aux institutions qui se penchent sur les questions de la guerre et de la paix d’appliquer de manière cohérente les mêmes critères éthiques et la même méthodologie envers chaque souffrance, sans se soucier de l’appartenance ethnique, religieuse ou politique des victimes comme des bourreaux.
ÉLÉMENTS : Que s’est-il plus spécifiquement passé à Srebrenica en juin 1995 ? Quels faits ont été insuffisamment couverts par les enquêtes officielles de l’époque ?
DUŠAN PAVLOVIĆ. Les événements de juin 1995 – durant lesquels la VRS entra dans l’enclave de Srebrenica contrôlée par la 28e division de l’ArBiH qui ne s’était pas démobilisée malgré une supposée démilitarisation et tentait une percée pour rejoindre Tuzla, i. e. le territoire bosniaque –, représentent l’un des épisodes les plus controversés et instrumentalisés de l’histoire européenne récente. Les verdicts du Tribunal de La Haye, bien qu’ils aient dans une certaine mesure été rendus dans le respect des normes, ignorent de manière significative les faits établis, qui suggèrent qu’une bonne partie des civils musulmans de l’Enclave ont pu être transportés en sécurité vers le territoire musulman à la demande des Nations unies et de leurs descendants, tandis que la majorité des victimes de crimes de guerre le furent au cours d’opérations militaires actives. Selon les découvertes mêmes du Tribunal et les milliers de documents et témoignages émanant du camp musulman et d’acteurs internationaux, la percée de l’encerclement fut effectuée par une unité organisée, armée et (jusqu’à un certain point) en uniformes – la 28e division donc, sous un commandement unifié, qui accomplissait des objectifs militaires, et menait attaque comme défense dans le cadre des engagements avec la VRS.
Les données réunies par les sources officielles, comme le ministère fédéral des questions liées aux combattants, confirment ces faits, car ils démontrent que la majorité des personnes enterrées au mémorial de Potočari avaient le statut de combattant ainsi qu’une expérience militaire. Leurs noms coïncident en grande partie avec la liste compilée par la Commission internationale pour les personnes disparues (ICMP) et bien que le mémorial soit présenté comme dédié aux victimes civiles, il s’agit largement dans les faits d’un cimetière militaire. On peut en conclure ainsi en se fondant sur les actes légaux qui régulent l’apparence des cimetières militaires de l’ArBiH, la symbolique des pierres tombales marquant les sépultures de shaheeds morts pour l’islam, ou encore les rites funéraires militaires.
ÉLÉMENTS : De quoi est-il exactement question au sujet des événements de Srebrenica, de crimes, de crimes de guerre, d’un génocide ?
DUŠAN PAVLOVIĆ. Au regard du droit international humanitaire, le statut des victimes doit être analysé à la lumière de leur participation aux combats, et toute distinction légale doit commencer de la même façon : déterminer qui a été tué au combat, qui a été emprisonné et ensuite exécuté, et qui était un civil. Il faut également prendre en considération que l’un des groupes de prisonniers de guerre fut remis à la Croix rouge tandis que le plus important fut exécuté en deux ou trois jours. Au même moment, le bureau du procureur du Tribunal de La Haye, tout comme les chambres, échouait dans une large mesure à entreprendre une quelconque reconstitution du déroulé de la percée de Srebrenica, ou même à identifier nommément chaque victime et les circonstances de sa mort. L’existence de plus de 1 200 déclarations des survivants de la 28e division, dont le Tribunal de La Haye disposait pourtant, ne fut pas non plus mise à profit dans le cadre de cette analyse criminelle. En lieu de cela, un modèle narratif fut employé, supposant à partir des statistiques sur les disparus que chacun de ceux-ci avait été exécuté, ce qui représentait une négligence procédurale sérieuse.
Par une telle approche – dans laquelle la qualification de « génocide » fut admise d’avance, sans individualisation de la culpabilité, sans analyse de statut de chaque victime ou sans reconstitution des événements cruciaux –, la crédibilité même de la justice internationale fut remise en question. En outre, le rôle de l’ICMP, une institution disposant exclusivement d’un mandat de médecine légale – en l’espèce pour effectuer des analyses ADN – a été à de nombreuses reprises outrepassé et présenté de manière erronée dans les procédures. Les données ADN des victimes disparues, qui ne permettent de conclure qu’à leur identité, furent traitées comme des preuves des circonstances de leur décès permettant d’établir une responsabilité pénale, bien que l’ICMP n’ait ni le mandat ni les capacités pour être un organe d’enquête. Les chambres judiciaires n’ont pas apprécié de manière adéquate les objections soulevées par la défense sur cette question, ce qui a davantage compromis le principe d’un jugement équitable.
Dans tous les cas, le fait est qu’à ce jour le centre mémoriel de Potočari ne remplit pas l’obligation, en accord avec l’article 120 de la troisième convention de Genève, de séparer visuellement et clairement les tombes des militaires et des civils.
ÉLÉMENTS : Dans quelle mesure la Republika Srpska traite-t-elle la mémoire des événements de l’enclave de Srebrenica en juillet 1995 ?
DUŠAN PAVLOVIĆ. Le plus important pas en avant civilisationnel dans la région fut accompli par le gouvernement de la Republika Srpksa avec la fondation de la Commission indépendante et internationale d’investigation des souffrances de tous les peuples de la région de Srebrenica entre 1992 et 1995, l’INCOMFIS. Une équipe de dix experts internationaux de renommée mondiale et intègres (https://incomfis-srebrenica.org/members/) a examiné de manière totalement indépendante plus de 1 100 pages de documentation. Ce rapport a été rédigé collectivement, avec validation et signature de chaque membre de la commission, qui en est donc l’auteur et l’éditeur. Le contenu de ce rapport documente les victimes et les exactions de chaque belligérant et les caractérise adéquatement (https://incomfis-srebrenica.org/mapping/). Les dirigeants de la Republika Srpska se sont engagés contractuellement devant tous les membres de la commission à accepter tout résultat, découverte ou conclusion qu’elle viendrait à établir. Le gouvernement de la Srpska s’est donc exécuté à la fin de cette enquête, y compris pour ce qui est des crimes subis par des civils et des soldats musulmans. La Republika Srpska s’est ainsi institutionnellement confrontée à son passé et a rendu hommage aux victimes musulmanes comme serbes, avant d’appeler la justice à poursuivre les auteurs de chaque camp.
Malheureusement, les représentants politiques du peuple bosniaque-musulman continuent de nier les victimes serbes et toute responsabilité pour ces crimes. Depuis la publication de ce rapport, on n’a pu constater en Republika Srpska de négation des crimes commis contre les prisonniers membres de la 28e division de l’ArBiH. En même temps, tout en ayant conscience des jugements du Tribunal ad hoc de La Haye, la qualification comme génocide du massacre du groupe le plus important de ces prisonniers de guerres demeure contestable et difficilement acceptable pour l’opinion serbe, que ce soit chez les spécialistes ou dans la population générale, et de manière plus générale, au niveau international.
ÉLÉMENTS : Comment expliquer qu’un nombre si important de responsables Serbes furent condamnés, alors que les autorités civiles et militaires bosniaques musulmanes ne furent jamais autant inquiétées ? Peut-on parler d’une instrumentalisation de la justice ?
DUŠAN PAVLOVIĆ. Je m’appuie sur un constat simple mais désagréable : le droit, dans les zones post-conflit, est rarement impartial. Là où la justice s’intègre dans un cadre géopolitique, se révèlent des asymétries stratégiques : dans le choix des accusés, l’interprétation des doctrines (JCE : Joint Criminal Enterprise, « entreprise criminelle commune », « contrôle effectif ») et la mesure des peines. En Bosnie-Herzégovine, on peut se le représenter comme trois cercles concentriques.
Au niveau politique, on constate la jonction des intérêts de l’ultralibéralisme mondialiste et de l’islam politique. À partir des années 1990 et au-delà, le SDA, comme aile politique, et l’ArBiH, comme aile militaire, ont formé un bloc identifiable comme une structure panislamiste suivant l’idéologie des Frères musulmans, que ce soit dans son corpus intellectuel, sa littérature doctrinaire, ses liens internationaux ou encore la hiérarchie de ses cadres. Ce groupe a entretenu – dans la dynamique du conflit et plus tard sur la scène internationale – une relation symbolique avec le projet « normativiste » occidental : la rhétorique de l’« État des citoyens » rejoignait le centralisme jacobin et la doctrine d’un État uniforme, au service d’une identité qui sur le terrain adoptait une expression islamiste. Le résultat en fut un écosystème politique dans lequel les atteintes au consociationalisme1 (par la majoration et l’ingénierie électorale) recevaient une approbation diplomatique, tandis que les critiques de ces pratiques étaient marginalisées comme « rétrogrades ».
Au niveau judiciaire, on a vu s’articuler une « justice des vainqueurs » selon des principes sélectifs. Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie était ostensiblement apartisan, mais dans la réalité de ses activités il en ressort un bilan asymétrique : contre les acteurs serbes, on opère agressivement selon une interprétation large des principes du commandement, incriminant toute la pyramide politico-militaire jusqu’à son sommet. Au contraire, pour ce qui est de la hiérarchie bosniaque musulmane, notamment Alija Izetbegović, Sefer Halilović, mais aussi Naser Orić et les autres commandants en Podrinje, le processus judiciaire a souvent échoué à établir la moindre responsabilité individuelle ou « contrôle effectif » (qui, où, quand, sous l’ordre de qui), avec un manque cruel de reconstitutions du déroulé de 1992 à 1995.
Je n’établis pas cela pour faire l’apologie de crimes de guerre, mais pour constater que le même algorithme juridique n’a pas été employé pour traiter le cas de chacun des belligérants. Si l’on ajoute à cela la mainmise concertée et institutionnelle sur les juridictions « communes », et l’érosion systémique du statu quo établi par les accords de Dayton au cours des dernières décennies, on obtient un Frankenstein politico-juridique dans lequel les uns passent par le chas d’une aiguille tandis que les autres traversent de larges portes au gré des constructions doctrinales.
Le modèle aujourd’hui plus large du lawfare – l’instrumentalisation de la justice à des fins belliqueuses – a ainsi commencé comme une anomalie régionale ciblant les seuls Serbes pour évoluer en phénomène occidental : les instruments pénaux se transforment en moyens de neutraliser la contestation politique. Qu’il s’agisse de Marine le Pen (« association de malfaiteurs » en matière financière), de Donald Trump (judiciarisation en série) ou même ici de Milorad Dodik (victime d’activisme institutionnel outrepassant le cadre défini par Dayton), la même logique est à l’œuvre : lorsqu’on ne gagne pas dans l’arène politique, la lutte se poursuit dans les tribunaux et les règles changent en cours de route. Je ne souhaite pas nier la nécessité fondamentale de juger et de condamner, mais souligner une perversion institutionnelle : le droit cesse de devenir un filtre de vérité et devient l’outil des gouvernants et de leurs réseaux.
De plus, la négation des victimes serbes chrétiennes, ou du moins leur ignorance systématique, représente un problème au long terme pour la société dans son ensemble. L’omission des souffrances du peuple serbe dans le discours dominant n’est pas seulement historiquement inexacte, mais également éminemment injuste. La mémorialisation d’une tragédie, tout en en ignorant totalement une autre, mène à une profonde fracture sociale et à une culture des vérités conflictuelles. Une telle position des structures panislamistes en Bosnie, souvent encouragée et soutenue par certains acteurs internationaux, principalement des ultralibéraux, empêche directement l’instauration d’un climat de confiance, condition d’une paix durable.
ÉLÉMENTS : Comment la mémoire de Srebrenica est-elle instrumentalisée politiquement de nos jours ?
DUŠAN PAVLOVIĆ. L’islam politique s’en sert comme d’une pierre d’achoppement identitaire et un multiplicateur géopolitique. Au sein de la Bosnie-Herzégovine, le mémorialisme est devenu un instrument de souveraineté symbolique et d’hégémonie politique. Au niveau régional, le capital moral devient un moyen de pression contre les différentes juridictions et mécanismes de partage du pouvoir multiconfessionnel. Sur la scène mondiale, les libéraux-mondialistes et les puissances islamiques – comme la Turquie, le Qatar, l’Iran, etc. – utilisent chacun suivant leur intérêt le 11 juillet comme symbole de l’injustice vécue par les musulmans en Europe, incorporant ainsi cet événement dans un cadre politique transnational. Tout cela résulte en un monopole sur l’interprétation de l’histoire – quiconque tentant de proposer une analyse alternative des faits et une individualisation des responsabilités courant le risque d’être taxé de révisionniste et de négationniste par les partis intéressés.
1. Le partage des pouvoirs multi-confessionnel.
© Capture vidéo : destruction d’une église orthodoxe près de Srebrenica



