1. Chroniques noires d’un hussard de la république, Lou Garance (F. Deville 2022), 317 p.
Cet ouvrage – qui nous vient d’une jeune enseignante de lettres nouvellement titularisée – fustige avec humour l’entreprise de décervelage et d’endoctrinement idéologique à l’œuvre dans les Inspés (Inspé : « Institut national supérieur du professorat et de l’éducation » ; il s’agit des centres de formation des enseignants stagiaires).
Un voyage tout à la fois distrayant, instructif et affligeant dans les coulisses de l’Éducation nationale.
2. Le Désastre de l’école numérique, Philippe Bihouix et Karine Mauvilly (« Points » Seuil, 2021), 264 p.
Les auteurs font le point sur un système scolaire en perdition qui s’imagine pouvoir éviter le naufrage grâce à des outils numériques qui ne font en fait qu’aggraver la situation, tout en contribuant à la pollution de notre planète, en gaspillant l’argent du contribuable et en enrichissant les multinationales.
Un ouvrage indispensable.
3. La Désinstruction nationale, René Chiche (Ovadia 2019), 249 p.
Un regard lucide et sans concessions sur l’état actuel de l’Éducation nationale et le combat que cette institution mène contre la transmission de la culture et des savoirs en faveur de fumeuses et illusoires « compétences », combat dont la victime est en définitive cette jeunesse dont l’institution a la charge, et qu’elle trahit éhontément.
Un constat amer mais nécessaire.
4. La Fabrique du crétin. Vers l’apocalypse scolaire, Jean-Paul Brighelli (L’Archipel 2022), 208 p.
Jean-Paul Brighelli propose un historique du sabotage de l’Éducation nationale au cours des dernières décennies, ainsi qu’un état des lieux de cette même institution, dix-sept ans après la sortie du premier tome, paru en 2005, sous le même intitulé.
Le titre et le sous-titre annoncent la couleur. On appréciera la verve et la mauvaise humeur de l’auteur. Roboratif.
5. Pour une école de la résistance, Alain Bentolila (Odile Jacob 2022), 190 p.
Le célèbre linguiste lance un cri d’alarme et appelle à un renouveau de l’apprentissage et de la pratique de la lecture face à l’illettrisme grandissant d’une part non négligeable – et en expansion constante – de notre jeunesse.
Une sorte d’appel du 18 juin, en plus désespéré.
6. Rééducation nationale, Patrice Jean (Rue Fromentin 2022), 140 p.
L’auteur de ce petit roman satirique – lui-même professeur de français dans l’Éducation nationale – exploite avec bonheur et un véritable talent comique les mêmes thèmes que Lou Garance (voir plus haut). Sur fond d’Inspé, de rectorat et de salle des profs, l’infantilisation des personnels, le conformisme, la couardise, la mesquinerie et l’imbécilité sont au rendez-vous.
On rit beaucoup : peut-être pour ne pas pleurer ?
7. Urgence pour l’école républicaine, Camille Dejardin (« Tracts » Gallimard no 42, 2022), 55 p.
Pour les lecteurs pressés, Camille Dejardin fait le point sur les nombreux maux dont souffre l’Éducation nationale en une cinquantaine de pages : un bel exercice de concision au vu de l’ampleur du sujet.
Le pronostic vital du malade est engagé.
