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Benoist-Douguine

Qui est Alexandre Douguine? Anatomie d’une pensée radicale et complexe

L’assassinat de Daria Douguine a conduit de nombreux commentateurs à proférer quantité de contre-vérités sur son père, le philosophe et géopolitogue Alexandre Douguine. Les uns, qui ont la rime facile (Poutine, Douguine, Raspoutine), le confondent avec le confident et guérisseur de l’épouse de Nicolas II. Les autres l’imaginent en héritier de Gengis Khan et de sa Horde d’or. Sans parler de ceux qui le traînent dans la boue. Prenons de la hauteur, ce à quoi nous invite la mort de Daria. La hauteur, c’est du reste ce qui qualifie le mieux Alexandre Douguine. Sa pensée est riche, complexe, radicale, savamment structurée, la voici en exclusivité pour nos lecteurs (source : Éléments numéro 192, octobre-novembre 2021).

J’ai découvert Alexandre Douguine en mai 2009, de façon fortuite, au cours d’une discussion avec deux amis qui m’hébergeaient à Saint-Pétersbourg. La discussion portait sur Houellebecq et je mentionnais sa biographie de Lovecraft parue en 1988. Houellebecq racontait comment Lovecraft, dans ses meilleurs textes, transcrivait l’horreur invisible qui double l’univers visible. Un de mes interlocuteurs m’a alors répondu qu’en Russie, où Lovecraft est populaire, un philosophe nommé Alexandre Douguine a développé ce point de vue dans une conférence de 1998. Je citais ensuite un passage de la biographie écrite par Houellebecq : « La valeur d’un être humain se mesure aujourd’hui par son efficacité économique et son potentiel érotique : soit, très exactement, les deux choses que Lovecraft détestait le plus fort. »
– Douguine aussi, certainement même plus, ajouta mon interlocuteur.
Alors Douguine, critique littéraire ? Ce n’est certes pas l’aspect le plus connu de cet intellectuel transversal et polyglotte dont les principaux axes qui structurent sa pensée se trouvent ailleurs.


Une géopolitique « eurasienne »

Inspiré par Halford J. Mackinder (1861-1947), l’un des pères de la géopolitique, Douguine conçoit l’histoire comme l’affrontement éternel entre la « Terre » et la « Mer ». Pour Mackinder, la géographie, en dépit des progrès technologiques, demeure un élément fondamental de tout ordre mondial depuis la guerre du Péloponnèse, qui a vu l’affrontement d’une grande flotte (Athènes) et d’une grande armée (Sparte). Pour Douguine, le Heartland, la « Terre du Milieu », c’est l’espace eurasien, en butte au pouvoir maritime, d’abord britannique, puis américain.
Sa pensée s’inscrit dans la tradition de l’hermétisme : ce sont les forces spirituelles qui guident depuis toujours le monde. En invoquant la Tradition, au sens où l’entendaient Julius Evola ou René Guénon, Douguine cherche à contrer les tentatives d’infiltration occidentales qui pèsent sur l’imaginaire russe depuis l’effondrement du communisme. De ce point de vue, il se place dans le sillage de la Révolution Conservatrice allemande des années 1920-1930. Que la première source d’inspiration des révolutionnaires conservateurs ait été l’œuvre de Dostoïevski, traduite par le chef de file de la Révolution Conservatrice, Arthur Moeller van den Bruck, n’est pas pour lui déplaire. Douguine plaide en politique pour une « convergence des extrêmes », entre États ou entre formations politiques. Cette stratégie vise à contrecarrer le péril de reconstitution d’un cordon sanitaire autour de la Russie, mais aussi à prévenir tout risque d’affaiblissement des opposants au libéralisme par la création d’antagonismes artificiels sur la base de contentieux historiques passés.
Paru en 1997, son livre Fondamentaux de la géopolitique est d’abord une synthèse de plusieurs de ses conférences (données entre 1991 et 1996), de ses échanges internationaux (notamment ses rencontres avec la Nouvelle Droite française et italienne), mais aussi de ses cours dispensés à l’Académie de l’état-major général des forces armées de la Fédération de Russie. L’enjeu primordial des Fondamentaux de la géopolitique est de présenter dans le détail les contours du plan « atlantiste » (entendre : états-unien) et de ses extensions politiques (les membres de l’OTAN) visant à contenir la Russie à travers des cercles successifs constitués par les nouveaux États indépendants, dans le but d’imposer à terme la démocratie libérale. Face à cela, la stratégie proposée par Douguine est simple : reconstruire un espace eurasien autonome et, sur la base d’une diplomatie « réaliste », conclure des partenariats stratégiques avec le Japon, l’Iran et l’Allemagne. C’est ce qui fait dire à Douguine que « la Russie ne doit pas créer un empire russe, mais un empire eurasien ».
Fondamentaux de la géopolitique est un manuel pratique de politique étrangère, doublé d’un essai théorique, qui peut néanmoins se lire en filigrane comme une offre de service au Kremlin. L’offre est restée sans suite dans la Russie de la fin des années 1990 dominée par Eltsine et l’intelligentsia libérale, quand le FMI dictait le contenu du budget russe. Parler de puissance russe, en un temps où le PIB de la Russie était inférieur à celui des Pays-Bas, pouvait sembler farfelu. Douguine fréquentait alors les milieux nationalistes qui s’étaient agrégés après le coup d’État raté d’août 1991. En compagnie de l’écrivain Édouard Limonov, il a d’ailleurs animé, jusqu’en 1998, le mouvement national-bolchevique, qu’il a par la suite qualifié de « projet d’art politique ».


La grande assemblée de la Terre russe

Dès 1997, Douguine fait sien un postulat qu’il développera dans les années suivantes : la politique réelle se déroule derrière un voile d’intrigues, selon des règles officieuses, avec à la manœuvre des élites oligarchiques appartenant à des groupes sociaux et politiques très fortement organisés, qui conservent entre eux des liens qui leur permettent de contrôler le pouvoir. Jusqu’à l’arrivée au pouvoir de Poutine, qui a complètement changé la donne. La Russie s’est alors redressée géopolitiquement et autonomisée économiquement.
Durant les années 2000, Douguine a collaboré avec Vladislav Sourkov à l’architecture du système politique russe actuel désigné souvent sous le nom de « démocratie souveraine ». Ce système peut être résumé de la manière suivante : il y a des élections à intervalles réguliers, mais les résultats sont connus d’avance ; la justice fonctionne, mais rend des décisions qui favorisent les autorités ; la presse est formellement plurielle, mais, à de très rares exceptions, dépend du gouvernement. En parallèle, Douguine a participé au lancement de divers mouvements de rues (Nashi, mouvement eurasien) avec le soutien du Kremlin. Pour l’essentiel, ces mouvements n’ont pas duré, et ceux qui ont réussi à percer ont été victimes de la répression contre les mouvements nationalistes dans les années 2009-2010.
Sous ce mélange parfois confus de structures créées de toutes pièces se pose la question de savoir dans quelle mesure le pouvoir russe considérait le nationalisme comme un projet politique sérieux, ou s’il n’y voyait qu’une carte stratégique sur laquelle miser pour déjouer d’éventuelles « révolutions colorées », tout en s’offrant un moyen de « tenir la rue ». Dans les années 2000, Douguine ne se posait pas la question : il acceptait ce compromis. Aujourd’hui, il lui apparaît comme une forme d’immobilisme, qui empêche de répondre à la seule question qui lui importe : quel avenir pour la Russie ?
C’est le sujet central : comment se réapproprier la Russie ? Raison pour laquelle il a développé ses propres outils, ses propres réseaux et ses propres modes d’intervention : en particulier des sites Internet (geopolitica.ru, paideuma.tv, katehon), en hébergeant des vidéos courtes sur des sujets d’actualité (« Direktiva Dugina ») et d’autres plus longues sur des thèmes d’ordre philosophique et littéraire (« Ekspertiza Dugina »). Dans ces vidéos, le cadre est professionnel ; l’apparence, formelle ; le discours, structuré ; et l’écoute ou le visionnage, des plus agréables.


Attention aux contrefaçons impériales


C’est dans l’une de ces vidéos que Douguine a proposé d’organiser l’ensemble du peuple en assemblée de la Terre russe (Zemski Sobor) de façon à donner le jour à un authentique modèle russe, en rupture totale, non seulement avec la démocratie libérale, mais aussi avec la « démocratie souveraine » adoptée par Poutine. De fait, le projet de Douguine est confronté à une limite de taille : la quasi-impossibilité pour le peuple russe de se réapproprier le monde des Romanov. Depuis trente ans, la Russie a engendré une culture de masse parodiant le style passé impérial. L’un des écrivains russes les plus prolifiques, Boris Akounine, écrit des romans policiers se déroulant sous Alexandre III et Nicolas II, avec pour héros Eraste Fandorine, qui possède les traits cumulés de Tchatski, le clerc occidentalisé dans la pièce d’Alexandre Griboïedov (un des monuments du répertoire russe, Le malheur d’avoir trop d’esprit, rédigé au début des années 1820) et du prince Bolkonsky, le grand seigneur de Guerre et paix (1865-1869), le tout mâtiné d’un peu de James Bond. En outre, la littérature russe a souvent tendu vers le fantastique, le grotesque et l’utopique, ce qui n’inclut pas seulement Gogol et Boulgakov, mais aussi Zamiatine, Leskov et les frères Strougatski. La nouveauté, c’est ce cocktail de réalités alternatives, où les univers impériaux, communistes et post-soviétiques, se fondent en une seule continuité. Dans La mitrailleuse d’argile (1996) de Viktor Pelevine, la Tcheka, le bombardement de la Maison-Blanche en 1993 et la mafia russe fusionnent dans une même fantasmagorie.
Douguine considère quant à lui que la parodie postmoderne empêche de transcrire des principes métaphysiques en une nouvelle réalité politique. Non sans raison il fait remarquer que l’absence d’un choix explicite en faveur d’un modèle de société authentiquement russe équivaudra à long terme à la disparition de la Russie en tant qu’entité autonome et à la fin du peuple russe en tant qu’ethnos distinct, car s’il y a, en théorie, une alternative occidentale à la « démocratie souveraine » de Poutine (la démocratie libérale), il n’y a toujours pas d’alternative spécifiquement russe.


La voie de la main gauche


Le caractère parfois hermétique du philosophe laisse parfois s’insinuer un doute chez ses interlocuteurs : croit-il en ce qu’il dit ? Charles Clover, un journaliste du Financial Times qui a rencontré Douguine pour son livre Black Wind, White Snow : The Rise of Russia’s New Nationalism, partial mais honnête sur le nationalisme russe, pose la question, avant de répondre qu’au fond elle n’est pas pertinente.
Pour comprendre les raisonnements de Douguine, il faut se familiariser avec ses outils théoriques. Prenons un exemple : il a un jour déclaré que « le communisme est une voie de la main gauche ». L’expression, tirée d’Evola, signifie qu’une force en apparence antitraditionnelle peut agir dans le sens de la Tradition. Il ne faut pas la comprendre comme une validation ou une condamnation du communisme par le philosophe. Il est seulement acquis pour lui que la Russie ne peut survivre en fondant sa mémoire collective sur une culpabilité inlassablement ressassée. Dès lors, l’histoire de l’URSS ne peut que s’inscrire dans la continuité même du récit national russe. Un peuple qui se retrouve ainsi autour d’une mémoire commune est par nature moins sensible aux divisions intérieures suscitées par d’éventuels ennemis extérieurs.
Autre exemple : le rapprochement récent entre la Russie et la Turquie, qui peut sembler incohérent à l’aune de leur rivalité séculaire. Dans le monde actuel qui tend vers l’« Empire et les cinq rois », dont Douguine se revendique, cette alliance russo-turque porte un double message : il ne doit y avoir aucune hésitation à recourir à la force là où elle s’impose (voir le règlement « à l’ancienne » de la guerre du Haut-Karabagh fin 2020), ni aucune crainte à assumer la réalité croissante d’un monde multipolaire – deux tendances défendues par Douguine dans son approche « réaliste » des relations internationales. D’après The Economist, les cercles proches d’Erdoğan comptent un groupe d’« Eurasiens » ouverts à la coopération avec la Russie comme avec la Chine et hostiles à l’Europe et l’OTAN. Douguine a joué un rôle dans la construction de cette alliance et se rend souvent depuis 2010 en Turquie, en tant que représentant spécial de la Russie. Son objectif primordial est d’accélérer l’émergence d’un monde multipolaire, de façon à neutraliser le libéralisme dont la force réside à ses yeux dans sa relation symbiotique avec la puissance américaine.


Noomakhie, la « guerre des esprits »


Parce que Douguine se définit avant tout comme un philosophe, la politique se tient en aval de la culture ; et la culture, en aval de la philosophie. En conséquence, la multipolarité n’est pas seulement un concept géopolitique, mais civilisationnel et philosophique. Quand il était directeur du département de sociologie de l’Université de Moscou, Douguine défendait l’idée selon laquelle on ne pourra pas appliquer des politiques traditionalistes dans le cadre d’un projet politique eurasien si l’on n’a pas au préalable élaboré ce qu’il appelle un « système préliminaire de coordonnées », système qui permettra de réviser les conceptions scientifiques et sociologiques propres à l’épistémologie libérale et marxiste. Ce système préliminaire de coordonnées, ébauché à l’Université de Moscou, se manifeste maintenant dans le projet « Noomakhie ». Noomakhie, du grec « guerre des esprits », est un projet de compréhension et de réappropriation des différents Logos civilisationnels à travers une proposition d’interprétation commune. À cet égard, tout est dit dans sa brochure Evola et la Russie (Ars Magna, 2006) : « Je ne crois pas que les choses physiques et matérielles qui ont toujours été importantes soient aujourd’hui plus importantes qu’avant. Je crois que c’est une illusion. En réalité, derrière chaque lutte sociale se trouve l’idéologie représentée par le système des images ou des réalités psychiques. Donc, je crois que le matérialisme n’existe pas et que ce n’est que la forme d’une idéologie spirituelle particulière. C’est pour cela qu’alchimiquement on peut toujours exprimer l’idée métaphysique la plus sublime dans un langage social concret et vice versa, que l’on peut ramener chaque phénomène de la vie quotidienne et même du monde moderne vers les archétypes métaphysiques. »
Pour un traditionaliste comme Douguine, qui rejette résolument la politique anglo-américaine, le temps est une chute – ou plus précisément une dégradation dans laquelle les sociétés occidentales se trouvent piégées. Ainsi le point d’observation contemporain n’est-il que le moment d’illusion par excellence. Ici, le traditionalisme ne doit pas être appréhendé comme une énième dénonciation, fût-elle roborative, de la société de consommation et du règne de la quantité, c’est aussi une méthode puissante de décentrement du regard. Dès lors, ce que l’on range sous l’étiquette de modernité n’est plus une période prise dans une histoire linéaire qui serait précédée d’une prémodernité et suivie d’une postmodernité, mais une vision du temps qui coexisterait avec d’autres visions.
Une fois ceci posé, la Noomakhie devient le moyen de comprendre cette multipolarité civilisationnelle. La clef de cette compréhension réside dans les trois Logos identifiés par Douguine. On peut les décrire comme des axes entre le « ici » et les « là-bas », le ciel et la terre, la cause et son effet, le donné et son archéologie. Chaque Logos construit son propre monde. Les trois Logos sont ceux d’Apollon, de Dionysos et de Cybèle, ou bien dit autrement : le diurne, le crépuscule et le nocturne.
Le diurne correspond à Apollon. Dans ce Logos, prévaut la division, la distinction, la claire délimitation des frontières, la contemplation, la hiérarchie verticale, les lois logiques rigoureuses, l’indivisibilité du sujet. Le sujet apollonien s’oppose au temps et à la mort. L’apollinien est solaire et masculin (ce qui ne veut pas dire obligatoirement un homme), ainsi qu’héroïque.
Le nocturne renvoie à Cybèle. Pour ce faire, il interprète le monde comme matière. C’est un monde de compromis, de conformisme, de désir de paix, féminin en cela, reposant sur la croyance que le bien vient de soi.
Le crépuscule est associé à Dionysos. Il est caractérisé par le rythme et le mouvement. Son symbole est l’androgyne, le couple d’amants, le cercle, la danse, la répétition et le cycle.
Ainsi déclinés, ces Logos sont comme des saisons philosophiques. La saison apollinienne est verticale et sans histoire. L’éternité y règne, de même que l’architecture héroïque de la vie et de la conscience. La saison dionysienne est marquée par un équilibre entre l’éternité et le temps, rythmé par une succession de célébrations et de mystères, suivant un dualisme de joie et de deuil. La saison de Cybèle est massive et monotone : c’est un moment de paix et d’ennui, de long écoulement du temps.
Qui est maître de l’échiquier ?
Sur la base de cette conception, Douguine a écrit une série de 24 ouvrages dans lesquels il analyse les Logos des principaux peuples et aires civilisationnelles comme étant une combinaison-opposition de ces trois Logos selon des degrés divers. Les Logos civilisationnels ne recoupent pas les frontières nationales passées ou présentes, ils se manifestent à l’instar des fractales. Prenons par exemple le logos catholique de l’ordre teutonique, d’une part, et le logos des princes russes à l’époque de la conquête mongole et de la Horde d’Or, d’autre part : eh bien, les deux sont apolliniens. Ce qui ne les empêchait pas de s’affronter, géopolitiquement parlant. Les nuances ne sont pas seulement entre les trois Logos identifiés par Douguine, mais à l’intérieur de ceux-ci.
Quel est l’intérêt d’un tel projet ? Douguine considère la Tradition comme une forme d’hermétisme qui confère une signification supérieure à des faits historiques, culturels et géographiques. La Noomakhie commence par restaurer la multipolarité des manières de penser. De cette multipolarité civilisationnelle, découle la multipolarité géopolitique. C’est la carte que doit jouer la Russie si elle veut survivre à la phase de transition que nous traversons. La clef d’analyse des trois Logos permet la compréhension mutuelle et le dialogue, et même des alliances. On le voit dans l’actuelle relation avec la Turquie ou le rapprochement récent avec la Chine (que Douguine désapprouvait naguère). Dans ce schéma, l’Europe tient une place de moins en moins importante, la torpeur dans laquelle vivent les peuples européens n’étant pas étrangère à cet effacement.
L’itinéraire intellectuel de Douguine est des plus stimulants. Ses idées sont passées de la marginalité à une semi-réalité politique. C’est sa radicalité qui fait de Douguine un philosophe qui compte. Tout en lui aspire à s’extraire de l’intermède actuel pour aboutir à une restauration. Pour lui, les grands changements sont autrement efficaces que le gradualisme. Ne le dit-il pas explicitement lorsqu’il demande : « Pourquoi avons-nous besoin d’élections ? » Ce n’est pas là une question rhétorique. Pour restaurer, il faut rompre totalement. Douguine a-t-il gagné ? Pas complètement. La restauration en Russie n’a pas eu lieu, mais elle est plus probable dans la Russie de 2021 que dans celle de 1997. Les pièces de l’échiquier ont bougé de telle sorte qu’il est plus facile pour un Douguine de remporter la partie.


La plupart des livres d’Alexandre Douguine, traduits en français,
sont disponibles aux Éditions Ars Magna.

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