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Quentin Tarantino en 8 films

De "Reservoir Dogs" aux "8 salopards", en passant par "Jackie Brown" et "Kill Bill", une plongée dans la filmographie éclectique du maître iconoclaste Quentin Tarantino, "bad boy" d’Hollywood autant adulé que controversé.

« Les films sont ma religion et Dieu, mon mécène. » À 57 ans, Quentin Tarantino figure parmi les cinéastes les plus influents de sa génération. Amateur compulsif de la blaxploitation, de films hongkongais et de cinéma populaire, cet autodidacte s’est forgé une culture cinéphilique en vendant des cassettes VHS dans un vidéoclub de Californie. En 1992, grâce à son cachet de sosie d’Elvis dans une série télévisée, il réalise son premier film, le très noir Reservoir Dogs. Avec ce huis clos ultraviolent à l’humour décapant, aussitôt sélectionné à Cannes, Quentin Tarantino commence à forger sa légende comme à imposer ses fameuses bandes originales devenues sa signature. Deux ans plus tard, il rafle la Palme d’or avec Pulp Fiction et son iconique scène de danse entre Uma Thurman et John Travolta. Dans Jackie Brown et Kill Bill, ce touche-à-tout combine son amour des films de genre et sa fascination pour les fortes figures féminines. Sur les tournages, le bad boy d’Hollywood, pétri de pop culture, met un point d’honneur à réaliser les cascades sans trucages, à l’image des courses-poursuites déjantées de Boulevard de la mort, l’échec commercial de sa carrière. Cet iconoclaste n’hésite pas à tuer Hitler dans Inglourious Basterds ou à (ab)user du « N word » dans Django Unchained – il sera accusé de racisme. Citant ses maîtres pour mieux les revisiter, il ressuscite le format 70 mm dans Les 8 salopards ou égratigne Bruce Lee dans Once Upon a Time… in Hollywood, fresque nostalgique du Los Angeles de son enfance. Un goût pour la provocation qui lui vaut d’être autant acclamé que contesté.

Haut en couleur

Sur un rythme survolté et un graphisme haut en couleur – clin d’œil à l’esthétique « tarantinienne » –, ce documentaire passe en revue l’éclectique et flamboyante filmographie du cinéaste star. Grâce à un riche fonds d’archives et aux témoignages de personnalités du cinéma – Michael Madsen, Samuel L. Jackson, Uma Thurman ou encore Christoph Waltz –, la réalisatrice Tara Wood éclaire le travail de ce minutieux (et sportif !) directeur d’acteur, livrant au passage de savoureuses anecdotes. On (re)découvre ainsi comment Tarantino a préféré tuer lui-même Diane Kruger dans Inglourious Basterds ou encore la formidable maladresse de Leonardo DiCaprio à l’origine d’une des scènes les plus mémorables de Django Unchained. Le portrait nourri d’un maître qui a imprimé sa marque et son style au cinéma mondial.

Source : réalisation Tara Wood

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