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L’équitation, un sport de droite

L’équitation, un sport de droite

Dans son dernier livre, Richard de Seze se demande si le rond de serviette, les feux de cheminée ou le temps qu’il fait sont de droite ? Et l’équitation, s’interroge Juliette Marchal, avant de répondre par l’affirmative ! Voici les 5 raisons pour lesquelles l’équitation est un sport de droite.

Le cheval est le meilleur ami de l’homme, quoi qu’en disent les chiens. Entre tradition et beauté, l’équitation, c’est-à-dire l’art de monter à cheval, est depuis toujours un sport exigeant, respectueux et courageux. En d’autres termes : de droite. De Xénophon à la cavalière championne olympique Pénélope Leprévost, en passant par François de la Guérinière, le prince des écuyers, la pratique de l’équitation fut, et continue de demeurer précieuse aux Européens. Pourquoi les fanatiques du « body positive » ne peuvent pas le pratiquer ? Pourquoi les associations antispécistes se trompent de combat en ciblant l’art équestre ? Pourquoi les petites natures ne tiennent pas une heure dans un cours d’équitation ? Voici un top 5 des raisons pour lesquelles l’équitation est un sport de droite :

1 – Une tradition ancestrale

L’amour sincère des hommes pour les équidés débute à l’antiquité. Les premiers éléments d’un emploi méthodique du cheval de guerre, de jeux et de parade apparaissent en 370 avant notre ère avec De l’équitation de Xénophon. Cet ouvrage exprime la somme des connaissances acquises à cette époque. Il s’inspire du traité équestre de Simon d’Athènes datant du siècle précédent et dont quelques fragments nous sont parvenus.

Xénophon avait une pratique équestre, enrichie lors de ses guerres et de ses voyages, qu’il enseignera à ses fils et à ses élèves jusqu’à la fin de sa vie. Premier auteur à prendre en compte la psychologie du cheval, il lui applique des principes d’instruction qui tiennent compte de son tempérament et de sa sensibilité. L’éducation du cheval doit être progressive et raisonnée, menée avec patience et douceur pour se faire comprendre.

S’ensuit l’ordre des chevaliers romains, les templiers, les écuries royales et la naissance de l’art académique comme nous le connaissons aujourd’hui.

Le pape Pie XII écrivit : « La civilisation profonde d’un peuple se révèle tout naturellement dans sa culture équestre. » N’est-ce pas révélateur de la grandeur de l’Europe ?

2 – Le « body positive » à dos de cheval n’existe pas

Qui n’a pas entendu parler du mouvement « body positive » ? Cette tendance nauséabonde, née dans les années 2010, qui encourage les femmes en surpoids à le rester sans complexer. Tu es grosse ? Ne mange pas sainement, ne fait pas de sport, reste comme tu es car tu es « belle ». D’après les influenceuses ambassadrices du phénomène, la clé du bonheur est d’accepter ses kilos en trop. Pas sûr que leurs médecins soient du même avis…

Physiquement parlant, le cheval ne peut supporter pas plus de 80 à 100 kg sur son dos. Au risque de mettre sa santé en péril. Le dos est l’une des parties les plus fragiles du cheval. Avec une pratique intense et une mauvaise posture, l’animal peut rapidement se blesser de manière irréversible. Ainsi rajouter à son propre poids (entre 300 et 500 kg) et celui de l’équipement, le poids du cavalier ne doit pas excéder 20 %.

Heureusement que la santé a encore le dessus sur les idéologies absurdes. Le « body positive » ne passera pas les grilles du centre équestre. Bye bye les obèses !

3 – Les droits du cheval

La mode est à la protection des droits des animaux. Après la polémique sur la chasse, l’association L214 s’est lancée dans une campagne d’affichage représentant un chien et un cheval portant le même enrênement avec le message suivant « Ça vous fait mal au cœur ? Alors pourquoi accepter ça sur les chevaux ? » Au-delà de l’incompréhension de la fonction première d’un enrênement, ces associations antispécistes se ridiculisent un peu plus à chaque nouvelle campagne d’affichage.

Quel qu’il soit, un enrênement a globalement le même objectif : celui de corriger une mauvaise habitude du cheval pour le muscler « dans le bon sens ». En effet, un cheval qui creuse le dos et qui a le bout du nez en l’air à longueur de temps ne sera pas correctement musclé et cela pourrait à terme être très néfaste pour lui : problèmes dorsaux suite à un dos trop peu musclé et qui a du mal à supporter le poids du cavalier, mauvaise utilisation du balancier naturel du cheval (son encolure), problèmes de vertèbres suite à une encolure systématiquement renversée… Les dégâts à long terme peuvent être nombreux et voilà pourquoi en France on travaille plutôt dans l’optique « bas et rond ». Un cheval bas et rond, c’est donc un cheval qui pousse ses postérieurs sous la masse, qui tend son dos, qui a une encolure arrondie et un chanfrein légèrement en-deçà de la verticale. Les enrênements peuvent permettre d’atteindre cette attitude de travail, et c’est pour cela qu’ils sont si utilisés.

4 – Sensibles, s’abstenir

Si vous prêtez l’oreille lors d’un cours d’équitation, vous entendrez sûrement la monitrice ou le moniteur bousculer ses cavaliers à coup de « Redresse-toi, on dirait que tu vas t’allonger sur l’encolure », « Qu’attends-tu pour te bouger ? Ton cheval s’endort », « Je vais acheter de la colle à cul pour t’assoir dans ta selle, ma parole »… Vous l’aurez compris, ce milieu n’est pas tendre ! La pratique de l’équitation demande de la rigueur et un certain caractère car il ne s’agit pas de se faire (littéralement) marcher sur les pieds. À l’heure où l’on se cherche une pathologie psychologique au moindre coup de mou, l’hypersensibilité n’est pas bienvenue dans le milieu équestre. Le cavalier doit être ferme et sûr de lui pour s’imposer face à une monture de cinq fois son poids.

Si l’équidé est imposant physiquement, les autres cavalières (80 % des licences détenues par la gent féminine) peuvent être tout autant intimidantes. La pratique d’un sport équestre (dressage, obstacle, concours complet…) débouche obligatoirement sur de la compétition et cela se ressent à l’écurie. Jalousie, commérages, vols, sabotages, tout est permis pour être la n° 1 à tout prix.

Si vous ne vous endurcissez pas un minimum et que la moindre remarque vous fait pleurer, pas la peine de se plaindre à la direction, ce sport n’est tout simplement pas fait pour vous !

5 – Art équestre

L’équitation est devenue plus qu’un sport, c’est aujourd’hui un art. On parle d’ailleurs d’art équestre. À l’origine, on montait surtout à cheval pour se déplacer et on ne se préoccupait en aucune façon de la manière de monter. Cependant depuis Xénophon, nombreux sont ceux qui ont considéré l’équitation comme un art.

Antoine de Pluvinel, qui eut Louis XIII pour élève, fut l’un des premiers maîtres de l’équitation. Mais le plus grand en la matière fut sans nul doute François de la Guérinière, qui énonça les principes de l’équitation académique sur lesquels furent fondés les deux grandes écoles européennes, l’école de cavalerie de Saumur en France et l’école espagnole de Vienne en Autriche.

Fondée en 1764, le prestigieux Cadre noir de Saumur perpétue la tradition française de l’art équestre. À l’origine académie militaire équestre, l’école perdit sa vocation première à l’issue des deux guerres mondiales. Devenue civile, elle intégra l’Institut français du cheval et de l’équitation. En 2011, l’Unesco consacra l’art équestre du Cadre noir de Saumur en l’inscrivant au patrimoine de l’humanité.

Et vous ? Êtes-vous désireux de perpétuer la tradition équestre ? On vous attend aux écuries !

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