Le magazine des idées

La France : encore une démocratie ou en voie avancée de dictature ?

Jean-Yves Le Gallou, animateur de l’émission I-Média et entre autres fonctions président de la Fondation Polémia, vient de sortir un important Manuel de lutte contre la diabolisation, aux Éditions de la Nouvelle Librairie. Breizh Info l'a interrogé.

BREIZH-INFO. Tout d’abord, qu’est-ce que la diabolisation contre laquelle vous appelez à lutter ?

JEAN-YVES LE GALLOU : La diabolisation est l’arme de destruction massive des opposants au politiquement correct. Quiconque s’oppose trop à la bien-pensance s’expose à l’accusation de « racisme », de « xénophobie », d’« islamophobie », d’« homophobie », voire de « climato-scepticisme » ou de « populisme ».

Avec à la clé des campagnes de dénonciation médiatique, voire des poursuites judiciaires. L’objectif est de conduire le « coupable » à s’excuser et de dissuader d’autres personnes de sortir de la zone de confort des idées dominantes. La diabolisation a une double fonction : de démolition et de dissuasion.

BREIZH-INFO. Y a-t-il des exemples récents et concrets de cette diabolisation ?

JEAN-YVES LE GALLOU : Les vagues de diabolisation se succèdent comme les tempêtes tropicales pendant les moussons.

La dernière vague ? La diabolisation de Valeurs actuelles jugé coupable d’une fiction d’été représentant Danielle Obono en esclave, victime de la traite intra-africaine, au XVIIIsiècle.

Une fiction bien utile pourtant puisqu’elle rappelait cette évidence historique oubliée : c’est la traite intra-africaine qui a alimenté la traite occidentale mais aussi la traite orientale et elle a duré beaucoup plus longtemps. Bien sûr, tous les cafards des médias et de la politique – le Petit Retailleau et Marine Le Pen compris – ont chargé Valeurs actuelles, plaint Obono et justifié les poursuites judiciaires qu’elle a engagées au titre de la loi Pleven.

BREIZH-INFO. Depuis des années, la presse alternative et plus globalement la dissidence ont réussi à remporter quelques belles victoires sur le système, qui se défend de mieux en mieux néanmoins et sort désormais l’artillerie lourde. Quelles sont les armes pour faire face au rouleau compresseur ?

JEAN-YVES LE GALLOU : Ne pas céder. Ne pas plier le genou. Ne pas s’excuser. Reprendre la devise de la monarchie britannique : « Never explain, never complain ! ». Bousculer la bien-pensance. Ne pas participer à la diabolisation de ses voisins. Diaboliser ses voisins ce n’est pas se dédiaboliser, c’est juste contribuer à renforcer la diabolisation dont on est soi-même victime. C’est non seulement inélégant mais aussi stupide.

Non, il ne faut surtout pas diaboliser ses voisins mais casser la chaîne de diabolisation. Il faut prendre parti pour le diabolisé contre le diabolisateur. Et accuser les accusateurs. Dénoncer leurs méthodes, leurs objectifs et leurs intérêts matériels. Démasquons Soros, ses mercenaires et ses complices. Comme l’a fait – avec un grand succès – Victor Orbán.

BREIZH-INFO. Un mot sur l’embastillement d’Hervé Ryssen et les réactions, diverses, qui ont suivi ? N’est-on pas là en plein dans la diabolisation, dans une forme de terrorisme intellectuel et politique d’État ?

JEAN-YVES LE GALLOU : Il y a deux sortes de pays: les pays libres et ceux où l’on met en prison pour délit d’opinion : la Chine, la Corée du Nord ou… la France.

La liberté d’opinion n’est pas faite par ceux qui partagent les idées du pouvoir ou des groupes dominants. Mais pour ceux dont les idées sont jugées fausses et/ou odieuses.

Il y a en France des lois liberticides, la loi Pleven et la loi Gayssot, c’est à ce double titre que Ryssen a été embastillé.

La vraie question ne porte pas sur les textes de Ryssen. Elle porte sur la France : encore une démocratie ou en voie avancée de dictature ? Car ne nous y trompons pas, Ryssen, condamné aujourd’hui pour « antisémitisme » ouvre le chemin de la prison à d’autres qui seront condamnés demain qui pour « islamophobie », qui pour « racisme », qui pour « homophobie ».

Il y a d’ailleurs une double dérive de la justice française :

  • de plus en plus laxiste pour les violences physiques : genre rappel à la loi pour un lynchage,
  • de plus en plus sévère pour les délits d’opinion et les crimes de la pensée (Orwell).

Il faut lire Un traître mot, magistral roman paru aux Éditions de la Nouvelle Librairie. L’auteur, Thomas Clavel, professeur de lettres en Seine-Saint-Denis, y décrit un monde où les prisons sont vidées des racailles pour y faire la place aux délinquants textuels. C’est encore une fiction… pour le moment.

Propos recueillis par Yann Vallerie pour Breizh-Info

Laisser un commentaire

Sur le même sujet

Actuellement en kiosque – N°207 avril-mai

Revue Éléments

Découvrez nos formules d’abonnement

• 2 ans • 12 N° • 79€
• 1 an • 6 N° • 42€
• Durée libre • 6,90€ /2 mois
• Soutien • 12 N° •150€

Dernières parutions - Nouvelle école et Krisis

Prochains événements

Pas de nouveaux événements
Newsletter Éléments