ÉLÉMENTS : Pourquoi créer une IA identitaire ?
JEAN-YVES LE GALLOU. Internet hier, les réseaux sociaux aujourd’hui, l’IA demain, sont les nouveaux champs de batailles idéologiques. À charge pour nous de nous les approprier. Les IA des GAFAM sont des sources d’informations précieuses. Mais orientées dans un sens woke pour deux raisons :
– Les biais idéologiques intégrées dans leur ADN ;
– Le grand volume des textes politiquement corrects bien référencés.
C’est pour échapper à cela que nous avons conçu l’IA de Polémia.
ÉLÉMENTS : Vous dénoncez depuis longtemps la censure et les biais idéologiques des GAFAM, votre IA doit-elle être conçue comme une riposte et une alternative ?
JEAN-YVES LE GALLOU. Notre IA est déjà une alternative car elle impose aux modèles existants de n’utiliser que nos sources. Cela casse le biais woke des IA actuelles. Notre force, c’est la qualité de nos sources : des textes fiables, précis, documentés, s’adossant au réel avec un angle identitaire ou conservateur assumé.
Toutefois notre V1.0 dépend encore des GAFAM car elle s’appuie sur les grands modèles connus (Grok, ChatGPT, etc.) Mais nous avons l’ambition de créer, via des modèles open-source, une IA totalement indépendante des GAFAM, et qui tourne sur nos propres serveurs. Ainsi, ce sera une véritable alternative. Tant qu’on reste sur du texte, cela demeure faisable à notre échelle si nous sommes soutenus par nos donateurs d’aujourd’hui et nos clients de demain (par des dons ponctuels). En revanche si on voulait intégrer de la génération d’image et de vidéos, il faudrait des financements colossaux.
ÉLÉMENTS : Quel sera l’ADN idéologique et civilisationnel de cette IA ? Sur quels principes identitaires reposera-t-elle ? Quelle place occuperont la mémoire, l’héritage européen, les mythes fondateurs dans l’architecture de votre projet ?
JEAN-YVES LE GALLOU. Nous approchons aujourd’hui de 20 000 textes, mais nous poursuivons la « mise en boîte ». L’héritage européen et l’histoire comme les questions migratoires sont évidemment déjà très présents. Et le seront encore davantage en « avalant » des PDF de revues et en convertissant en verbatim des textes de conférences. C’est un grand chantier. Le choix des sources est primordial car si on brassait trop large on risquerait d’édulcorer nos résultats.
ÉLÉMENTS : Comment vous situerez-vous par rapport à l’IA d’Elon Musk, Grok, par-delà les questions de taille ? Est-ce aussi un moyen de contourner notre dépendance aux infrastructures américaines ?
JEAN-YVES LE GALLOU. Personnellement, j’utilise beaucoup Grok, mais cette IA, un peu comme les autres, a encore beaucoup de biais politiquement corrects que notre IA évitera. Les réponses de notre IA sont plus précises, plus sourcées, quand on pose une question sur nos thèmes (immigration, identité, sécurité, libertés, etc.) Nous en espérons aussi un effet vertueux sur les autres IA, car elle améliorera le référencement de nos textes-sources, qui auront ainsi plus de probabilités d’être vus et utilisés.
ÉLÉMENTS : Peut-on imaginer à terme tout un écosystème identitaire numérique : réseau social, moteur de recherche… ?
JEAN-YVES LE GALLOU. L’IA de Polémia, c’est déjà un moteur de recherche très amélioré. Qui peut retrouver des textes anciens pertinents et remettre en mémoire des événements oubliés. Analyser, référencer, documenter, synthétiser. Ce le sera encore plus quand nous aurons ajouté la plupart des sources voulues (janvier 2026).
Bien sûr ce n’est qu’une étape. On peut imaginer une toile d’IA alternatives : identitaire, conservatrice, catholique, antibureaucratique, libérale, géopolitique, écologique alternative, climato-réaliste. La liste est longue !
ÉLÉMENTS : Est-ce que Polémia le fera ?
JEAN-YVES LE GALLOU. Si notre V1.0, puis notre V1.1 (janvier), est un succès et que nous trouvons les ressources nécessaires en hommes et en argent, pourquoi pas étendre notre champ d’action avec un plus grand nombre de textes (en puisant dans de bons PDF par exemple) et en défrichant de nouveaux thèmes.
Mais il est aussi possible que d’autres, plus puissants que nous, s’y mettent. Si j’étais patron de presse ou milliardaire, je me pencherais sur cette question. Polémia, c’est une avant-garde qui n’a pas forcément vocation à tout faire. Nous espérons être pionniers.



