L’Ukraine est de facto en guerre contre la Russie depuis 2014. Il n’est pas inutile de le rappeler. L’invasion russe en février 2022 ne fut aucunement un coup de tonnerre dans un ciel serein. Il y eut d’abord, en février 2014, l’invasion et l’annexion de la Crimée par les « petits hommes verts », ces soldats russes dépourvus du moindre insigne. Pour Moscou, ce coup d’éclat tactique, assorti d’un « référendum » populaire, n’avait qu’un seul objectif : ravir la très symbolique et stratégique péninsule criméenne à l’Ukraine en la rattachant à la Russie. En parallèle, à partir d’avril 2014, le Donbass, région orientale ukrainienne à majorité russophone, sombrait dans une guerre civile opposant le nouveau gouvernement ukrainien et des milices séparatistes. L’Ukraine, tout juste ébranlée et métamorphosée par les manifestations pro-occidentales de Maïdan, plonge dans une guerre civile ouverte et une guerre larvée avec la Russie.
Une guerre dans la guerre
Depuis 2014, les morts ukrainiens, civils et militaires, se comptent par milliers. Les exilés et les déplacés dépassent les deux millions de personnes. Cette guerre civile n’a pas eu lieu en Afrique, mais bien en Europe. Pour autant, jusqu’en 2022, les événements paraissaient lointains, comme le sont d’ordinaire les conflits africains. Certes, de façon ponctuelle, par exemple lors du crash du vol MH17, abattu par un missile sol-air, le conflit ressurgissait dans les médias occidentaux. Il devait cependant rester aux yeux de l’opinion un événement éloigné aux enjeux méconnus. Il était d’ailleurs d’usage de parler de crise plutôt que de guerre, marquant ainsi une forme d’éloignement et de détachement vis-à-vis de ce conflit.
Et pourtant, la guerre civile ukrainienne a revêtu d’emblée un caractère fortement international. D’un côté, les milices séparatistes furent soutenues et encouragées par Moscou, bien décidé à avancer ses pions en jouant la carte du pourrissement de la situation et du grignotage territorial. De son côté, le gouvernement ukrainien s’est tourné, par volonté et par nécessité, vers l’Occident, États-Unis en tête. L’annexion de la Crimée a également débouché sur les premières sanctions européennes aux effets mitigés. Le Donbass est quant à lui devenu une affaire internationale, prise dans le redoutable Grand Jeu, cette partie géopolitique jouée par les grandes puissances de ce monde. L’Europe a été confrontée à la « question ukrainienne », comme naguère la « question d’Orient » accaparait les chancelleries.
Un petit air de XIXe siècle
Pour l’historien, en effet, le conflit ukrainien a quelque chose de familier. Il lui rappelle ces conflits du long XIXe siècle, de la guerre d’indépendance grecque aux conflits balkaniques. Des conflits marqués par les réveils et les appétits nationaux, volontiers nationalistes, qui ébranlèrent et façonnèrent l’Europe. Or, aujourd’hui même, nous assistons en Ukraine à la (re)naissance d’une nation, à l’histoire riche, mais souvent tragique. Aux yeux des Ukrainiens, la guerre fait incontestablement figure de guerre d’indépendance et de libération. Il faut dire aussi que l’Ukraine aura toujours été coincée entre les grands empires et royaumes : Polonais, Austro-Hongrois, Russes ou encore Allemands furent autant de voisins puissants et souvent encombrants.
Pour l’historien, les négociations de Minsk et le dialogue dit « Format Normandie », parfaitement infructueux et vains aujourd’hui, ont également eu des allures de grandes conférences, à l’instar de celles ayant jalonné les XIXe et XXe siècles, de Vienne (1815) à Yalta (1945). Le sort de l’Europe s’est en effet souvent joué sur un coin de table. À Minsk, François Hollande, Angela Merkel, Vladimir Poutine et Petro Porochenko se sont inscrits dans cette grande tradition diplomatique européenne des rencontres et des conférences. À leur époque respective, Talleyrand, Bismarck et Staline ont usé de ce procédé avec succès. La « question ukrainienne » nous rappelle que l’ordre géopolitique européen est historiquement façonné par les rapports de force entre les puissances.
Pour Zelensky, tout l’enjeu de cette guerre est d’assurer la survie de l’Ukraine contre la Russie, mais aussi, de façon plus générale, contre toute puissance extérieure. Rien ne serait plus dangereux effectivement pour l’Ukraine que de devenir un généreux gâteau dans lequel chaque puissance finirait par se servir une part. La Pologne du XVIIIe siècle fit les frais de l’appétit de ses voisins. Aussi, il serait périlleux pour les Ukrainiens de déléguer à quiconque, y compris les Baltes, les Polonais ou les Américains, leur place à la table des négociations. Les absents, on le sait, ont toujours tort… En l’état, le pire scénario pour l’Ukraine d’un démembrement « à la polonaise apparaît cependant peu probable, sauf victoire militaire russe ou, pire encore, funeste entente entre les grandes puissances qui ne voulant pas sacrifier Paris, Moscou ou Washington dans une guerre nucléaire se résoudraient à crucifier l’Ukraine. L’exemple des Kurdes n’illustre que trop bien le redoutable jeu des grandes puissances dont certains peuples font les frais, sacrifiés sur l’autel du grand échiquier. Si l’Ukraine doit encore gagner la guerre, il lui faudra donc aussi gagner la paix. Il en ira de même pour la Russie. Un empire a besoin de grands maréchaux, mais aussi de grands diplomates.
Une guerre d’images, une guerre des récits
Néanmoins, pour le moment, l’Ukraine parvient toujours (?) à tenir le terrain militaire ainsi que le très précieux terrain médiatique. Le président Zelensky, ancien comédien et humoriste, parvient ainsi à capter l’attention des médias et des opinions occidentales. Pour l’Ukraine, la médiatisation du conflit est absolument nécessaire. Face au Goliath russe, le David ukrainien doit en effet user autant de sa fronde que de sa voix, car, pour les médias occidentaux, Poutine restera toujours un personnage et un sujet plus « vendeur » que Zelensky. Dans l’imaginaire occidental, le maître du jeu demeure au Kremlin. Poutine est le méchant russe par excellence. Il renvoie à un imaginaire cinématographique puissant dont on aurait tort de sous-estimer la portée. C’est vers lui que les médias regardent, saturant d’ailleurs l’espace médiatique d’analyses et de conjonctures sensationnelles et volontiers contradictoires : le président russe étant tantôt un brillant stratège, tantôt un piètre joueur, tantôt un cancéreux en phase terminale, tantôt un homme plein d’énergie, tantôt un dictateur isolé au point d’être potentiellement assassiné, tantôt un président populaire soutenu par une large partie de l’opinion russe…
Pour les Ukrainiens, en tout cas, il est essentiel que leur narratif s’impose face à celui des Russes qui excellent dans la guerre informationnelle. Pour le gouvernement ukrainien, la parole de Volodymyr doit prendre le dessus sur celle de Vladimir. On notera au passage l’extraordinaire personnalisation de ce conflit, incarné par les deux chefs d’État. La médiatisation des généraux et des stratèges est ainsi minime. Les visages de la guerre sont avant tout incarnés par la barbe de trois jours de Zelensky et le regard perçant et intimidant de Poutine. Le conflit ukrainien est une guerre médiatique, une guerre d’images, une guerre des récits.
États-Unis-Russie : la Mer contre la Terre
La grande tragédie pour l’Ukraine est d’être prise dans le Grand Jeu. Cette guerre civile ukraino-ukrainienne est devenue un enjeu majeur de rivalité entre les grandes puissances qui avancent leurs pions respectifs. Sur le grand échiquier international, la case ukrainienne est devenue une case clef, le lieu d’un affrontement indirect entre États-Unis et Russie. Une guerre dans la guerre, donc. Tout cela rend l’équation de la paix singulièrement difficile à résoudre, d’où l’absence de véritable médiation réussie, en dépit de quelques efforts menés notamment par les Turcs ou les Israéliens au début du conflit.
Le malheur de l’Ukraine est d’être à la frontière de deux blocs géographiques : le monde occidental (Europe et États-Unis) et le vaste et profond monde eurasiatique. À certains égards, l’Ukraine constitue une marche, au sens médiéval du terme, c’est-à-dire un espace frontalier à vocation militaire, essentiellement défensive. En des termes plus antiques, on pourrait qualifier la région du Donbass de limes impérial. De façon nettement plus contemporaine, l’Ukraine peut être qualifiée de« pivot stratégique », pour reprendre l’expression de Zbigniew Brzezinski, ce formidable « stratège de l’empire » (Justin Vaïsse), qui a consacré de nombreuses pages au cas ukrainien. Pour la Russie, l’Ukraine est une pièce maîtresse de son « étranger proche », tant pour des raisons stratégiques que culturelles. De tous les pays voisins de la Russie, l’Ukraine est indéniablement celui dont l’importance symbolique est la plus forte.
Une lecture schmittienne du conflit permet aisément de comprendre que l’Ukraine se trouve coincée entre la Mer et la Terre, entre le rivage atlantique (le « grand large » churchillien) et les profondeurs continentales eurasiatiques. Carl Schmitt évoquait à propos de l’affrontement entre la Russie et l’Angleterre une « lutte entre l’ours et la baleine », entre le Béhémoth et le Léviathan. De nos jours, on pourrait évidemment remplacer l’Angleterre par l’Amérique.
Marche vers l’Est ou vers l’Ouest
Dans cette analyse internationale du conflit, il convient d’insister sur l’ampleur géostratégique de l’affrontement. Si la guerre se joue d’abord dans les champs de tournesol et dans la raspoutitsa de l’Est ukrainien, elle se pense et se mène avant tout dans les salons et les bunkers où les joueurs avancent leurs pions sur le grand échiquier. Une partie décisive se joue sur la case ukrainienne.
Les États-Unis, thalassocratie de premier plan et donc puissance de la Mer par excellence, ne peuvent que s’intéresser à l’Ukraine. Zbigniew Brzezinski, que nous citions plus haut, la percevait comme un pivot amené à former un grand axe Paris-Berlin-Varsovie-Kiev destiné à stabiliser l’architecture de sécurité européenne au profit naturellement de l’alliance euro-atlantique. Pour les États-Unis, l’Ukraine s’avère être également une formidable porte d’entrée dans l’étranger proche de la Russie. Pour fragiliser l’Empire russe, rien de mieux en effet que de mordiller son talon ukrainien. La Russie le sait. Elle, dont la marine reste très inférieure à celles de l’OTAN, ne peut pas se permettre de perdre son flanc occidental. Si elle perd l’Ukraine, elle pourrait bien perdre la Biélorussie, déjà secouée par des manifestations populaires faisant craindre pour Moscou un nouveau Maïdan. Et puis, le sort de la fragile Transnistrie pourrait également basculer. Enfin, la volonté de la Finlande et de la Suède d’adhérer à l’OTAN constitue un autre péril. De la Baltique à la mer Noire, tout le flanc européen de la Russie deviendrait hostile.
Insistons sur le fait que le Grand Jeu actuel est aussi affaire de perception et d’imaginaire. La Russie se sent menacée depuis près de vingt ans par une espèce de « Drang nach Osten » (« marche vers l’Est ») otanien. A contrario, du côté de l’Europe de l’Est, on craint une poussée occidentale de la Russie, un « Drang nach Westen » russe si l’on peut dire (« marche vers l’Ouest »). Deux narratifs géostratégiques s’opposent. Les deux sont vrais, en ce sens qu’ils fondent la vision stratégique et même idéologique de chacune des deux parties. Chacune est en effet convaincue que l’autre constitue une menace. De toute évidence, il ne saurait y avoir de dialogue sincère et apaisé entre une OTAN issue directement de la guerre froide et une Russie post-soviétique animée par la volonté de puissance et le ressentiment, et même, pourrait-on dire, par la puissance du ressentiment. Le drame de la guerre en Ukraine est peut-être d’avoir été le fruit d’une paix infructueuse issue d’un dialogue de sourds, en bref, d’un Grand Jeu interminable et impitoyable, une impossible entente entre la Terre et la Mer.
L’axe Moscou, Téhéran et Pékin
Sur le grand échiquier, un acteur incontournable a désormais son mot à dire : la Chine. Cette dernière soutient incontestablement la Russie, contrairement aux illusions de certains hommes politiques et de certains analystes occidentaux. L’apparente prudence chinoise, toute diplomatique, car non moins finement calculée et réfléchie, ne doit pas tromper : une défaite russe n’est pas intéressante pour Pékin. Certes, on peut soupçonner un réel appétit chinois pour la Sibérie, mais tout de même : une défaite, voire un effondrement russe, n’est pas dans l’intérêt de la Chine. Un allié est toujours plus utile vivant que mort… Si la Chine évite de s’engager trop ouvertement en faveur de Moscou, et ce afin d’éviter d’éventuelles sanctions occidentales, elle n’en reste pas moins une alliée importante et de plus en plus influente. Le fleuve Amour séparant Chine et Russie continuera à bien porter son nom, au moins pendant un temps. Il conviendra à l’avenir d’observer l’évolution des relations russo-chinoises, marquées par une nette asymétrie en faveur de Pékin.
Un troisième acteur stratégique est également à considérer : l’Iran. Le pays est impliqué indirectement dans le conflit, puisqu’il fournit des armes, surtout de précieux drones, aux Russes. Moscou, Téhéran et Pékin forment ainsi un puissant axe anti-occidental, donnant à cette alliance une tonalité résolument eurasiatique.
En s’attaquant indirectement, mais de façon suffisamment explicite à la Russie, les Etats-Unis envoient donc un signal à l’Iran et plus encore à la Chine. Disposés à briser les pattes de l’ours russe, les Américains n’hésiteront pas à terrasser le dragon chinois le moment venu. Kiev a tenu, il en sera de même pour Taipei. Les Taiwanais, d’ailleurs, regardent avec angoisse, mais aussi espoir les événements ukrainiens, bien conscients qu’un jour, sans doute, leur île sera au centre du monde. L’armée taiwanaise se prépare déjà. Le Grand Jeu se joue aussi là-bas.
Enfin, un dernier élément témoigne de l’œuvre du Grand Jeu dans le conflit : la tentative d’assassinat d’Alexandre Douguine dont sa fille, Daria, fut la victime collatérale. Nous savons désormais que l’attentat fut l’œuvre des services ukrainiens. Une telle opération n’est pas anodine. Les Ukrainiens n’ont pas en effet visé un général ou un homme politique russe, mais bien un intellectuel et un géopoliticien, c’est-à-dire un cerveau, mais pas celui de Poutine contrairement aux insanités professées par certains médias. Mais pourquoi une telle opération d’assassinat ? En l’état, celle-ci reste encore trop obscure. D’un point de vue symbolique cependant, la tentative d’assassinat constitue un signal clair de rejet de tout projet eurasiatique ou du moins de tout retour aux yeux des Ukrainiens à une espèce d’impérialisme russe dont Kiev cherche à se défaire. L’attentat contre Douguine symbolise ce changement de cap (et donc de camp) de l’Ukraine. Elle quitte la sphère russe pour rejoindre la sphère occidentale. Elle fuit la Terre pour la Mer, elle fuit l’eurasisme pour l’euro-atlantisme. Outre la dimension résolument nationaliste de l’attentat, on peut donc y voir aussi une portée géostratégique plus vaste.
2 réponses
1) Mettre au même niveau l’impérialisme américain et l’impérialisme russe serait un raisonnement valable si l’impérialisme russe menaçait le monde entier comme le fait actuellement l’impérialisme américain.
Pour la comparaison soit recevable, l’impérialisme russe s’étend-t-il jusqu’au continent américain ?
Existe-t-il des bases russes à quelques centaines de kilomètres de Washington ?
C’est l’OTAN et donc les USA qui se rapprochent sans arrêt des frontières russes et non l’inverse.
Les velléités penchent de fait complètement d’un côté.
La Russie actuelle n’a jamais eu comme projet de détruire les USA.
Par contre, du côté américain, les livres qui souhaitent disloquer l’empire russe ne manquent pas.
2) Le pouvoir ukrainien ne s’est pas tourné vers l’Occident par volonté ou par nécessité mais par corruption, à l’image des élites européennes qui obéissent aux doigts et à l’œil des américains et en particulier lorsque ces dernières ont décidé de transférer aux USA une bonne partie des industries des peuples qu’elles sont censées défendre et servir depuis la destruction des gazoducs.
3) La propagande médiatique penche largement plus d’un côté que de l’autre.
En allumant la TV ou en lisant la Presse française, je n’ai pas l’impression d’y trouver de la propagande favorable aux russes. J’ai plutôt l’impression du contraire.
Je dirais même mieux : voir la Presse européenne réhabilitée ou excusée certains bataillons national socialiste ukrainiens alors que cette même presse passe son temps à pourchasser ou à persécuter la moindre allusion patriotique dans leur pays respectif au nom du village global, du libre échange et des sociétés ouvertes, en voyant dans la défense des frontières et du protectionnisme, une résurgence des heures les plus sombres de notre histoire avec leurs postures moralisatrices et partisanes, me font doucement rire et montrent le degré de malhonnêteté énormissime de cette presse aux ordres et de ce deux poids deux mesures.
4) Les frontières de l’Ukraine ont été dessinées par l’empire soviétique en ne prenant pas en compte la réalité des populations qui y vivent. En ayant ce point de vue en tête, on peut légitimement se poser la question de savoir s’il était approprié de considérer que le Dombass fasse un jour parti de l’Ukraine. Quest-ce qui fait un pays ? Son peuple.
Et qui vit au Dombass ? Des populations russophones.
De la même manière, on pourra légitimement se poser la question si la France continuera à être française si elle devient majorirement composée de population extra européenne.
Car in fine, qu’est-ce qui empêchera à ces nouvelles populations de créer un nouveau pays ?
Idem pour les territoires polonais, roumains et hongrois qui ont été artificiellement cédés à l’Ukraine.
Les frontières devraient être tracées en fonction des peuples qui y vivent. Pas par des instances ou par des individus qui ne vivent pas sur le terrain.
Il en va de même pour les pays africains qui ont vu leurs frontières tracées par des empires coloniaux qui se contrefoutaient des ethnies ou des populations qui sont enracinés parfois sur ces territoires pendant des temps immémoriaux.
5) Les ukrainiens entraînent les européens dans leur conflit et cela ne me plaît que moyennement, surtout lorsque le procédé consiste in fine à servir les intérêts des américains dans l’ombre ou à se mettre à leur botte (je n’ai toujours pas compris l’intérêt consistant à repoussant l’impérialisme russe si le procédé consiste en finalité à épouser et à s’aligner sur celui des américains).
Enfin, peut-on m’expliquer pourquoi je devrais plus me préoccuper du sort des ukrainiens que de celui des arméniens ?
Personne n’a jamais su me répondre de manière cohérente sur ce sujet.
6) Il faudra m’expliquer aussi l’intérêt de sacrifier des centaines de vie humaine lorsqu’on voit à quel point les forces en présence sont disproportionnées et surtout lorsque l’on constate que ce conflit persiste uniquement grâce à l’aide (poison ?) occidentale.
Le but, c’est quoi ? De sacrifier un maximum de vie humaine en faisant durer le conflit ?
En l’alimentant sans cesse en armes et en munitions, sert-on vraiment les intérêts des ukrainiens ?
Je rappelle juste qu’un cessé le feu était sur le point d’aboutir moins d’un mois après le début du conflit mais que ce dernier a capoté à cause des bienfaiteurs américains et de son laquais anglais, qui voulait buter du russe jusqu’au dernier ukrainien.
Qui sert d’idiot utile dans ce conflit ?
À qui profite vraiment le crime ?
C’est la question que tout le monde devrait se poser mais que les abrutis évitent soigneusement en servant la soupe des médias occidentaux qui sont tous à la solde des oligarques et de leurs multinationales.
7) Le monde eurasiatique n’existait que dans le cerveau de quelques intellectuels un peu fou et folklorique avant de prendre définitivement forme, depuis l’intervention du monde occidental en Ukraine (merci qui ?).
Le monde occidentale existe quant à lui depuis des décennies et demeure sans conteste sous domination / emprise américaine. La politique américaine est plus que présente dans notre vie quotidienne, jusqu’au moinde aspect culturel (Mc Do, coca, Netflix etc.).
Lorsque je regarde une série télévisée, je n’ai pas l’impression d’assister à une tentative d’emprise du pouvoir moscovite. Par contre, j’y vois des aspects du Wokisme toujours plus prégnant avec la pathétique série du Seigneur des Anneaux.
Les rivages eurasiatiques et atlantiques ne sont que des carcans dont il faut se libérer mais à ce postulat, il faut aussi ajouter que l’un existe vraiment pour le moment.
L’arnaque consiste à faire croire que l’emprise russe est omniprésente, tout du moins dans les pays d’Europe de l’Ouest alors que ces derniers sont complètement inféodés aux américains et ne cessent de baigner dans leur culture. Faut-il aussi rappeler que le Général de Gaulle s’évertuait à combattre l’emprise américaine sur la société française ?
8) Quand on voit le degré de décadence et de décrépitude de la société américaine qui ne tient que par l’argent que cette nation spolie au monde entier, il faut vraiment aimer la servitude pour vouloir rejoindre l’axe euro Atlantique et en particulier ceux qui se revendiquent de l’ultra nationalisme et des valeurs conservatrices. Le font-ils par soumission, désinformation ou par simple aliénation ? That’s the question.
Je n’ai jamais bien compris pour ma part, comment on pouvait apprécier les créations BLM, SJW, Trans métis je ne sais pas quoi et prôner en parallèle, des valeurs s’opposant au pire du progressisme émanant du monde moderne.
La réalité, c’est que les USA ont acheté le monde avec leur puissance monétaire avec leur fameux étalon dollar mais ce temps semble être définitivement révolu.
Pour le bien de tous.
La lecture de cet article me laisse dans une grande perplexité tant je le trouve saturé d’inexactitudes, de biais, d’euphémismes, d’oublis et de postulats dénués de pertinence. Faire l’inventaire de ces manquements constituerait la matière d’un article en soi, aussi me limiterai-je à quelques exemples parmi les moins discutables. L’auteur mentionne les « milices séparatistes » du Donbass impliquées « à partir d’avril 2014 » dans « une guerre civile » sous influence d’acteurs internationaux. Sauf que les ‘républiques autoproclamées’ du Donbass étaient purement autonomistes, ne s’étant voulues séparatistes qu’en 2019. Autre affirmation inexacte : « la tentative d’assassinat d’Alexandre Douguine dont sa fille, Daria, fut la victime collatérale (…) mais pourquoi une telle opération d’assassinat? En l’état, celle-ci reste encore trop obscure ». Pourtant, l’enquête menée a bien déterminé que l’agent ukrainienne qui a suivi le véhicule conduit par Daria Douguine la savait sans son père; il s’en suit que le déclenchement des explosifs visa délibérément celle-ci. La jeune femme était bien la cible listée sur le site Myrotvorets (hébergé à Langley, siège de la CIA), liste des personnes à éliminer car considérées par le gouvernement ukrainien comme ennemies en raison de positions exprimées critiques ou incompatibles avec le narratif officiel. Suite à l’assassinat, la photo de la jeune femme fut barrée d’un bandeau ‘éliminée’. Parmi les biais je retiens que « l’Ukraine (…) métamorphosée par les manifestations pro-occidentales de Maïdan plonge dans une guerre civile ouverte… », faisant ainsi disparaître le coup d’état violent piloté par les USA contre un président qui venait de signer avec son opposition sous la bienveillance européenne un accord pour maintenir un minimum de relations avec la Russie ( alors que les mêmes occidentaux avaient auparavant exigé de l’Ukraine l’exclusivité de relations commerciales avec l’UE). Ou cet autre extrait : » les négociations de Minsk et le dialogue dit ‘Format Normandie’, parfaitement infructueux et vains aujourd’hui… » qui oublie de mentionner les aveux de Porochenko, Zelinsky, Merkel et Hollande selon lesquels les accords signés avec la garantie européenne n’étaient qu’une ruse pour donner le temps à l’armée ukrainienne de se refaire une santé. Un petit dernier avec « …l’invasion et l’annexion de la Crimée (…)coup d’éclat tactique, assorti d’un « référendum » populaire… » qui évite soigneusement tout historique de la péninsule, dont le référendum de 1991 par lequel elle se proclama république de l’URSS avant même la déclaration d’indépendance de l’Ukraine. Une velléité qui fut par la suite réprimée par l’intervention armée de Kiev. Bref, aucune profondeur historique, mutisme total du jeu américain depuis 1991 et surtout 2004 (‘révolution orange’), absence totale du rôle de l’UE, de l’OTAN (depuis 2004), impasse sur l’hégémonisme US. Un ensemble de traits qui vont tous dans le même sens : justifier l’image d’un affrontement classique de deux empires, alors que la thalassocratie US avec ses 800 bases militaires sur Terre est d’une nature différente de la Fédération de Russie qui avait tout le loisir de s’emparer de la Géorgie en 2008 mais s’est contentée de chasser l’armée géorgienne de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie attaquées pour les reconnaître comme républiques indépendantes. L’Ukraine paraît être une répétition de cet évènement. Les biais et inexactitudes relevés apportent une meilleure coïncidence avec le narratif occidental. Ce texte ne peut donc être retenu comme pertinent. Dommage car l’approche géopolitique peut être fort éclairante ( comme elle est pratiquée, par exemple, par Caroline Galactéros).