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Radio Paris Vox : « T’en fais pas, Nicolas, la Commune n’est pas morte »

Intitulée « De la commune de Paris aux Gilets jaunes », une émission de Radio Paris Vox, animée par Xavier Eman et Jean Ernice, rappelle à juste titre à ses auditeurs que le temps des cerises reviendra ! Car, comme le dit la chanson : « T’en fais pas, Nicolas, la Commune n’est pas morte. »

Animateurs de l’excellent site francilien Paris Vox, Xavier Eman et Jean Ernice ont eu la bonne idée de lancer une série d’émissions de radio téléchargeables « Radio Paris Vox ». Pour leur quatrième opus, intitulé « De la commune de Paris aux Gilets jaunes », les duettistes abordent les traits communs entre la Commune de Paris, à travers les figures de Louis Rossel et de Louise Michel, et les Gilets jaunes. Plus d’un siècle après cet événement sanglant, la Commune de Paris reste aujourd’hui un épisode largement occulté de l’histoire nationale. Les Versaillais sont aujourd’hui plus que jamais au pouvoir. Pourtant, selon Karl Marx, la période révolutionnaire qui a duré deux mois, du 26 mars 1871 à la « semaine sanglante » (21-28 mai), a constitué la première insurrection prolétarienne autonome. Réprimée dans le sang par les troupes versaillaises, la Comune de Paris n’en reste pas moins ce moment étonnant où les travailleurs parisiens ont librement disposés d’eux-mêmes, contre « l’envahisseur prussien » et la République naissante.

Pour Xavier Eman, le mouvement des Gilets jaunes a en quelque sorte eu le mérite de réactualiser « l’idéal de la Commune de Paris » : autonomie et communauté. « C’est le moment où les masques sont tombés. Où le petit patron de PME s’est aperçu que ses intérêts étaient plus proches de l’infirmière qu’il cotoyait chaque semaine sur les ronds-points que ceux du grand patron du CAC 40. » Le mouvement des Gilets jaunes a fait resurgir cette césure enfouie entre la bourgeoisie et le peuple. Le parallèle entre les deux révoltes populaires est d’autant plus pertinent, selon ces deux collaborateurs d’Éléments, qu’on ne peut qu’être frappé par « la permanence de la haine et l’hostilité de la bourgeoisie contre le peuple à plus d’un siècle et demi de distance ». Et de citer le compendium de citations sur la commune de Paris et les Gilets jaunes, paru dans Éléments n°179, quand Émile Zola (« Les cadavres ont disparu, surtout dans les quartiers du centre. Aujourd’hui, Paris respire ») et Luc Ferry (« Qu’ils se servent de leurs armes, une bonne fois ! On a la quatrième armée du monde, elle est capable de mettre fin à ces saloperies ») suintaient par-delà le siècle la même peur de petits-bourgeois.

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