Le magazine des idées
Auteur : François Bousquet

Courage ! Manuel de guérilla culturelle

Editeur : La Nouvelle Librairie
20 septembre 2019
Nbre de pages : 252
ISBN : 978-2-491446-00-0

Un bréviaire pour les cœurs rebelles qui ouvre des perspectives concrètes pour notre temps, sous réserve de renouer avec l’éthique européenne de nos pères : du courage en chaque chose.

12,00

Description

Il y a des mots qui sonnent comme des charges de cavalerie ou des symphonies héroïques. « Courage » en fait partie. François Bousquet l’a tiré des vieux volumes d’histoire pour lui redonner chair et le faire claquer comme un étendard. Sabre au clair, il signe, avec ce Manuel de guérilla culturelle, un manifeste fondateur à l’usage des jeunes générations – et des moins jeunes. Un bréviaire pour les cœurs rebelles qui ouvre des perspectives concrètes pour notre temps, sous réserve de renouer avec l’éthique européenne de nos pères : du courage en chaque chose. Sans lui, pas d’avenir. Sans lui, notre sort est scellé d’avance. Sans lui, notre épitaphe est connue de toute éternité : « Mort de trouille, quelque part entre le XXe et le XXIe siècle. »

François Bousquet, rédacteur en chef de la revue Éléments et directeur de la Nouvelle Librairie, est notamment l’auteur de La Droite buissonnière (éditions du Rocher).

2 avis pour Courage ! Manuel de guérilla culturelle

  1. patrock

    François Bousquet : « l’homme de courage ne relève pas des droits de l’homme »
    (Sud Radio)

    « Le courage a disparu », estime François Bousquet qui pointe « un paradoxe considérable ». « Moins il y a de risque, moins on en prend », relève-t-il. « Nos vies ne sont pas dangereuses aujourd’hui », insiste le directeur de la Nouvelle Librairie. Résultat d’une « longévité de la vie, des congés payés, du confort douillet qui est le nôtre », et plus largement encore « la vision du monde dans nos sociétés qui rend impossible le courage », analyse le rédacteur en chef d’Éléments. Une vision du monde « libérale, individualiste, utilitariste qui n’a que faire du courage qui se révèle être un geste suicidaire ».

    « Si vous ne prenez pas de risque, vous ne donnez aucune chance de réussir »
    « L’homme de courage ne relève pas des droits de l’homme mais des devoirs de l’homme », note François Bousquet qui voit en l’homme courageux quelqu’un « qui donne à la société, qui naît débiteur vis-à-vis de la société ». « Il veut rembourser quelque chose à la société, les parents, l’histoire, la langue, Dieu… ». À l’inverse, « la vision du monde aujourd’hui : on naît avec un droit de créance, où il faut à un moment passer à la caisse », déplore-t-il. « Or, on ne passe pas à la caisse si on naît avec une créance », s’exclame l’auteur. Aujourd’hui, « on s’endette sur le dos des générations passées et des générations futures », estime François Bousquet. « On vit dans un grand rêve du crédit qui est censé ne jamais s’arrêter », lance-t-il.

    Nassim Nicholas Taleb, grand auteur libanais écrivait Jouer sa peau. Un livre important pour François Bousquet qui affirme que « si vous ne jouez pas votre peau, si vous ne prenez pas de risque, vous ne donnez aucune chance de réussir ». Un appel pour éviter de « se dessécher, de mourir à petit feu ». Le juge Falcone disait : « l’homme courageux meurt une fois par jour, le lâche plusieurs fois ». Pour le rédacteur en chef de la revue Éléments, « c’est la modernité qui a rendu cette vision du monde impossible ». « Nous sommes des êtres rationnels, nous cherchons à gagner le plus de choses en prenant le moins de risques possible », juge-t-il. Une formule qui « fonde la loi de la rentabilité », « l’exact inverse du courage », insiste-t-il.

    « Les homosexuels ont perdu certaines choses mais ont gagné en échange un statut »
    Les causes sont à chercher « un demi-siècle en arrière ». Depuis « les Trente glorieuses, la société de consommation, d’abondance, le prix de la vie a changé de nature, on est désarmé parce qu’on est materné », souligne François Bousquet. « On s’est installé dans une forme de prudence, des formes de discrétion, d’invisibilité et ce n’est pas la bonne stratégie », argumente le journaliste qui appelle « à s’afficher et afficher ses idées ».

    Un peu comme l’ont fait les homosexuels et leur stratégie « du coming-out », vieille de « 150 ans ». Alors qu’ils vivaient en France, dans l’un des pays les plus tolérants à leur égard, ils vivaient reclus, « ghettoïsés », « un peu comme la droite radicale, identitaire aujourd’hui », compare-t-il. « Ils ont fait le choix de s’afficher, en prenant des risques, mais ils ont privilégié une forme d’identité qui n’a pas sa place dans l’espace public, c’est du courage », raconte l’auteur, pour qui « cette prise de risque rapporte ». « Ils ont perdu certaines choses mais ont gagné en échange un statut. On est passé de la pénalisation de l’homosexualité à l’interdiction de l’homophobie ». François Bousquet somme de ne « surtout pas reculer sur cette question du courage ».

  2. patrock

    Courage ! Quand François Bousquet sonne le tocsin
    Thibaud Cassel (Institut Iliade)

    L’essai de François Bousquet, premier paru aux Editions de la Nouvelle Librairie, sonne comme un tocsin, avec l’accent belliqueux et l’éclat des cuivres. « Courage » est un cri de ralliement – un appel à monter à l’assaut.
    Rien de surjoué cependant : on y décèle aussi les fêlures d’un instrument tant d’années oublié dans le beffroi. Et ce, pour deux raisons simples : d’abord, le rédacteur en chef de la revue Eléments sonne le tocsin pour nos contemporains, si déshabitués au courage. Longtemps, seule la trompette du « sauve qui peut ! » fut audible ; celle de la débandade libérale, chacun dévalant la pente de l’égoïsme. Ensuite, le rapport de forces est si déséquilibré que le chemin de la victoire a ses sinuosités. Ulysse revient à Ithaque. Les dissonances du tocsin portent la rumeur du maquis : bienvenue en guérilla.

    L’auteur relève que « la vision du monde que nous défendons est majoritaire dans l’opinion, ou en passe de le devenir, mais l’opinion ne le sait pas, ou ne veut pas le savoir. Elle se trouve pourtant en dépôt dans l’inconscient et dans l’imaginaire collectif de tous. […] A nous de la réveiller. A nous de transformer le latent en patent. A nous de rendre l’homme à lui-même et les peuples à leur histoire. »

    Voilà pourquoi l’objet culturel et politique de notre temps, c’est le peuple, « ceux sur qui s’exerce le pouvoir » (dixit Michel Onfray). Ces gens qui occupent par inadvertance, par badauderie les citadelles de la fidélité. Parce qu’ils n’ont pas d’autre toit, parce qu’ils ont eu l’inertie de ne pas muter. Faute de liquidités pour quitter son pavillon déprécié et son moyen de locomotion périmé, le beauf demeure un point fixe, un socle fiable. A travers l’époque où tout a été bouleversé, le peuple est resté le peuple. Le coma des élites n’est qu’une somnolence diffuse dans de larges portions du peuple.

    Où sont les cœurs pour l’entendre ?
    Simultanément, les Editions de la Nouvelle librairie publient dans la collection « Eternel retour » un autre appel de mobilisation générale : La révolution nationale (1924), de Georges Valois. Il s’agit d’un manuel politique, écrit par un combattant de la Grande Guerre à ses frères d’armes, cinq ans après la paix de Versailles et l’accaparement de la victoire militaire par les forces libérales.

    Entre ces deux époques il y a un siècle – et deux contextes opposés. D’un côté, l’épreuve d’un peuple meurtri dans la guerre et retrempé dans la victoire, de l’autre une masse démoralisée qui porte, à ses propres yeux, la responsabilité de l’élection d’un Hollande puis d’un Macron à sa tête.

    Courage ! Quand François Bousquet sonne le tocsin
    Peut-on rallier les énergies dans le marécage des années 2010 finissantes ? Bien sûr ! Qu’importe si le peuple sommé de combattre n’a pas encore fait volte-face : chacun de nous est le peuple acceptant ou non la lutte. Il porte la révolution nécessaire qu’une avant-garde formule et propage en son sein. D’ailleurs, ce marasme dure (depuis 2008 de manière patente) et s’accompagne d’une évidente prise de conscience. On sent que l’ère des Trudeau, Merkel et Macron finira comme a passé l’ère des Clinton. Mais après Clinton vint Trump, et l’Européen peut à bon droit se détourner de cette alternative-là – du moins ne pas s’en satisfaire. Demain sera sans doute post-libéral, dans le sens gauchiste du terme ; il peut être cependant un monde cauchemardesque d’homoncules écrasés par la technique. Une époque post-raciale et post-culturelle, un siècle de décomposition interne inexorable des peuples européens, malgré une démondialisation partielle et anarchique. C’est face à cette fatalité que chaque courage compte, qu’une organisation positive s’impose pour cristalliser et catalyser « le refus de vivre dans le mensonge », selon l’axiome du dissident Soljenitsyne.

    On le comprend, pour François Bousquet, demain commence aujourd’hui et en nous. Il mûrira parmi nous, dans le maquis culturel. L’auteur n’espère pas, au-dessus du peuple, en une élite idéale ; il ne scrute pas au-dessous du peuple je ne sais quel subconscient héroïque capable de resurgir par miracle. Il ne regarde pas, à côté, un peuple voisin pour sauver le nôtre ou une puissance étrangère pour couvrir notre faiblesse. Non, il regarde au cœur du peuple, tout simplement. C’est-à-dire qu’il regarde chaque lecteur dans les yeux, de ce regard franc qu’il affiche sur la couverture du livre.

    S’exposer pour mieux peser
    Si le temps des hommes est venu, c’est que l’ère du « trans » présente des symptômes évidents de déliquescence. De ce point de vue, Courage ! sonne l’hallali : la place est à prendre. Nous devons sortir du bois pour ne pas crever de l’inanité des autres. Avec l’étonnant cousinage qu’ont toutes les productions d’une même époque, l’avenir identitaire exige aussi un coming-out. Revendiquer ce que l’on est, n’en déplaise à l’ordre bourgeois. Mais aujourd’hui, il n’est plus question de l’étalage de ses tendances sexuelles – ce narcissisme de puritains en rupture de ban qu’affichent les gays. C’est l’affirmation quoiqu’il en coûte de notre appartenance à ce qui dépasse notre individualité, c’est le ralliement au nous que le libéralisme entend dissoudre dans la cacophonie des je. C’est l’épanouissement de la personne individuelle dans ces personnes collectives que sont la famille, le peuple, le corps de métier, la civilisation.

    Homère est la première des trois références qui dominent cet essai incendiaire, parce qu’il nous enseigne qui nous sommes. Vient ensuite Soljenitsyne : pour le grand dissident russe, le courage consiste d’abord à refuser le mensonge ; il exige ensuite de tuer le mouchard, autrement dit : réduire l’agent de la domination inique, couper ses courroies de transmission.

    La troisième figure tutélaire du courage enfin, c’est Gramsci. Avec lui, l’offensive acquière sa méthode. Retour au leitmotiv de François Bousquet : on ne sape pas sans éclat et sans risque l’hégémonie culturelle. Les chemins de la victoire, si variés soient-ils, ne restent pas à l’ombre protectrice de la clandestinité. Nous parlons et agissons sur le forum. L’action courageuse et sensée déplace vers nous le curseur de la pensée courante, et c’est l’objet de notre guérilla. Afin de rendre pensable et légitime ce que nous sommes. Et de remporter la guerre.

    Thibaud Cassel

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