La mort d’Yvan Colonna a déclenché des émeutes sur toute l’île, réveillant le brasier nationaliste corse. Pour le grand public français, le militant autonomiste était avant tout l’assassin du préfet Érignac en 1998, mais pour beaucoup en Corse il fait aujourd’hui figure de héros, désormais élevé au rang de martyr. Le symbole de la lutte nationaliste, prêt à tout pour défendre ses idéaux. Si l’île s’est embrasée aussi vite, c’est bien parce que Colonna est un mythe pour toute une génération de jeunes Corses. « C’est lui qui incarne la rébellion, la résistance, le rebelle mais sans la cagoule. Une sorte de Che Guevara, alors qu’il n’a rien fait pour », détaille Thierry Dominici, un enseignant en sciences politiques. Les jeunes se projettent sur lui : « Ils ont un grand sentiment de déclassement : beaucoup ont l’impression de ne pas avoir d’avenir, par rapport aux jeunes du continent. Ils estiment que l’État français devrait faire beaucoup plus pour eux », estime le chercheur.
Source : Arte