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Notre hors-série : la Nouvelle Droite contre la pensée unique

Notre hors-série : la Nouvelle Droite contre la pensée unique

Sous couvert de liberté, la pensée unique règne en maîtresse absolue : elle exclut au nom de la tolérance. Ce troisième hors-série d’« Éléments » démonte les mécanismes d’un pouvoir qui ne dit pas son nom, mais qui pèse sur les esprits avec une efficacité redoutable : ostracisation des dissidents, reductio ad hitlerum, croisades wokistes, nouvelles censures… Un numéro indispensable qui retrace cinquante ans de combat contre la bien-pensance.

ÉLÉMENTS : Pourquoi parler de « pensée unique » plutôt que d’idéologie dominante ? Quelle est la différence ?

XAVIER EMAN. L’idéologie dominante, c’est un peu ce que l’on pourrait appeler l’« air du temps », c’est-à-dire l’ensemble des valeurs, idées et croyances qui – à un moment donné – sont portées par les élites (politiques, médiatiques, institutionnelles) de la société et structurent celle-ci. Cette idéologie dominante peut évoluer, voire radicalement changer, au fil du temps, et, si elle est omniprésente, elle peut s’accommoder de pensées dissidentes minoritaires. La « pensée unique », c’est le raidissement, la radicalisation et l’extrémisation d’une pensée dominante passant de l’hégémonie à l’autoritarisme, puis au totalitarisme. C’est un discours idéologique monolithique qui rejette – et criminalise même – toute pluralité et tout débat.

ÉLÉMENTS : Quel rôle la Nouvelle Droite a-t-elle joué dans la dénonciation de cette pensée unique ?

XAVIER EMAN. La lutte contre la pensée unique a toujours été au cœur des préoccupations de la Nouvelle Droite, tout simplement parce que la Nouvelle Droite est une école de pensée, un mouvement d’idées et que les idées sont faites pour être expliquées, débattues, confrontées à d’autres. Or, c’est ce que le système a très rapidement refusé à la ND, préférant l’excommunication à la confrontation et la diffamation plutôt que la réfutation. L’originalité et la radicalité des thèses de la ND ont suscité des réactions très violentes de la part du système et une exclusion progressive complète de celle-ci de tous les lieux de réflexion et de débat (radio, télévision, université, conférences, revues…) où elle avait légitimement toute sa place. Au-delà des principes et de l’attachement viscéral de la ND à la liberté d’expression, l’engagement dans le combat contre la pensée unique a sans doute également été un acte d’auto-défense et une nécessité de survie.

ÉLÉMENTS : Quels sont les mécanismes contemporains qui assurent la domination de cette pensée ? Le wokisme en est-il le dernier avatar ?

XAVIER EMAN. Le verrouillage strict de l’accès aux médias grand public, l’instauration de listes noires de personnalités à ne pas inviter sur les plateaux, les procès en sorcelleries où l’on ne vous juge et jauge plus sur ce que vous dites ou ce que vous écrivez mais sur les fantasmatiques « arrière-pensées » que l’on vous prête… Et bien sûr, l’arme la plus efficace sans doute : la conjuration du silence organisée autour de toute dissidence sérieuse. Comme le dit Alain de Benoist : « Dans le monde actuel, il suffit de couper l’accès aux micros et aux haut-parleurs pour condamner à la mort sociale. »

Le wokisme, pour sa part, est sans doute l’un des instruments de cette coercition idéologique, mais sans doute pas le plus efficace ni le plus redoutable, car ses excès, ses délires et ses ridicules le décrédibilisent quand même très largement auprès d’une très conséquente partie de la population.

ÉLÉMENTS : Comment résister à cette hégémonie idéologique ?

XAVIER EMAN. En lisant Éléments, bien sûr ! Mais plus globalement en cherchant l’information et l’analyse au-delà des canaux officiels corsetés. En se cultivant aussi, tout simplement, pour ne pas, par exemple, avaler sans broncher les anachronismes, les simplifications ou les mensonges historiques régulièrement relayés dans les médias. Il convient également de se forcer à « penser contre soi », c’est-à-dire ne pas se contenter de lire ou de regarder des choses qui vont « dans notre sens » et qui ne font que conforter et confirmer nos opinions établies et nos présupposés. Il faut être ouvert, toujours curieux, et se méfier, dans un monde complexe, des réponses et « solutions » trop binaires, manichéennes, et simplistes.

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