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Les leçons du coronavirus

Beaucoup d’entre nous (moi compris) ont d’abord considéré l’épidémie à COVID 19 comme assez peu redoutable. Ce n’était pas illogique si l’on considère le nombre de morts, à ce jour pas ou peu supérieur au niveau mondial à ce que la grippe tue chaque année dans la seule France. Nous n’en étions pas moins dans l’erreur. Les conclusions que l’on peut tirer, à ce jour mais en ce domaine l’incertitude reste importante, sont les suivantes :

  • Le COVID 19 est extrêmement contagieux, beaucoup plus répandu qu’on ne le dit ce qui constitue à la fois une bonne (le taux de mortalité est donc moins important qu’on ne le dit) et une mauvaise nouvelle. Jean-Michel Blanquer a sans doute raison de penser qu’à terme la majorité de notre population puisse être affectée ce qui entrainera normalement l’arrêt de l’épidémie par immunisation générale.
  • Nous disposons de courbes de mortalité pour la Chine, l’Italie et la France. Elles sont assez comparables, pour ce qui est du nombre de cas confirmés, quoique décalées de 9 à 10 jours par rapport à nos voisins et de 45 par rapport au géant d’Extrême-Orient ce qui constitue une aide précieuse pour nos dirigeants (ils savent à quoi s’attendre). Néanmoins, la mortalité semble (à l’heure où j’écris) plus faible dans notre pays et elle s’emballe depuis quelques jours en Italie (par rapport à la Chine avec au 24ème jour 1809 morts contre 722 ; au 15ème jour les chiffres étaient plus équilibrés : France 127, Italie 197, Chine 170).
  • Les modèles italiens et chinois imposent un confinement dans notre pays et un espoir de sortie de crise vers le 25 avril (sur la base des données chinoises).
  • La différence de mortalité entre l’Italie et la Chine pourrait s’expliquer par la relative déficience du système de santé transalpin face à une épidémie massive ce que semble démontrer l’absence de traitement apporté à des patients (et ceci bien que la médecine italienne soit par ailleurs de qualité).
  • A l’inverse, la Chine a fait preuve d’une efficacité prodigieuse. Même s’il est permis de douter de l’exactitude des chiffres annoncés, ce pays a montré une résilience et une aptitude à répliquer au défi stupéfiantes (hôpitaux construits en un temps record ; centaines de milliers de personnes testées, etc …) Il semble clair que la Chine n’est pas seulement appelée à dominer le monde sur le plan économique mais aussi dans les domaines de la médecine et de la science. Comme toujours, notre inefficacité en est la cause au moins autant que leurs mérites : c’est ainsi que nous laissons partir là-bas nos meilleurs chercheurs qu’un système administratif absurde oblige à prendre leur retraite à 65 ans (ce qui revient à jeter leur savoir à la poubelle ou à l’expatrier).
  • Cet épisode prouve que des événements dramatiques autant qu’’imprévus peuvent survenir ce que nous avions oublié puisque les Français ayant connu adultes la dernière guerre sont centenaires (s’ils avaient 20 ans en 1940).
  • Cette épidémie a révélé certaines des conséquences néfastes de la mondialisation (circulation des microbes, dépendance à l’égard de la Chine, etc.) et du libéralisme au point qu’Emmanuel Macron s’est interrogé à ce sujet. On pourrait en espérer une réorganisation en faveur d’une autonomie nationale plus importante. Ce ne sera sans doute pas le cas. A mon sens, la Chine devrait se retrouver plus puissante qu’avant car a/ elle sort de l’épidémie plus tôt ; b/ compte tenu de sa résilience et de son dynamisme elle se remettra à produire d’autant plus massivement que les autres pays, affaiblis, manqueront d’une multitude de produits ; c/ le fonctionnement même du système libéral lui accordera en conséquence la préférence aux dépens de productions nationales plus lentes et plus chères. Moralité : le pays à l’origine du mal en tirera un bénéfice.
  • L’Europe, une fois de plus, a fait la démonstration de son incapacité à affronter la crise de façon communautaire et efficace.

Source : Breizh-info.com

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