Redécouvrir « Les Français de la décadence » d’André Lavacourt, c’est tomber sur un météore oublié qui a traversé trop vite le ciel de nos lettres pour qu’on ait eu le temps d’en mesurer l’éclat. Chef-d’œuvre maudit, introuvable, acide, flamboyant, il ressuscite l’énergie corrosive d’un Louis-Ferdinand Céline tout en l’emplissant d’une verve goguenarde proprement inouïe. Chaque page suinte le fiel, la jubilation de la phrase, la cruauté lucide. Voilà un livre qui, s’il n’avait pas été enseveli par l’indifférence et la paresse éditoriale, aurait pu figurer parmi les grands textes insubordonnés du XXᵉ siècle. C’est le très regretté Jean-François Michaud (1956-2024) qui l’a fait découvrir à Juan Asensio qui vient de lui consacrer un court-métrage produit par TVL, un joyau sur le joyau, à voir de toute urgence.