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Le premier album d’Erga : une « voix d’or » pour un nouvel « Âge d’or »

Le premier album d’Erga : une « voix d’or » pour un nouvel « Âge d’or »

Erga, c’est la petite voix qui monte au sein de la chanson alternative dissidente. Il y avait le RIF, le rock identitaire français, il y aura bientôt la PAF, la pop alternative française. Erga en sera une des têtes d’affiche. Elle mêle la variété française, la musique électro, la trap, la retrowave – et des « tubes » indémodables tirés du répertoire de la chanson traditionnelle (son interprétation des « Lansquenets » est magnifique, celle de « La Strasbourgeoise » bouleversante). Venons-en aux présentations. Cogito ERGA sum. Signes particuliers : voix de cristal, sourire franc, paroles combatives, fraîcheur inentamée. Elle s’est politisée sous la Covid en postant des vidéos poil à gratter contre le gauchisme culturel. C’est une enfant de la génération Z : Z comme Zemmour. Produite par Terre de France, elle sort son premier album, « Âge d’or ». Rencontre.

ÉLÉMENTS : Vous ne sortez pas de nulle part, pas loin de 25 000 personnes vous suivent sur YouTube, des vidéos sur TikTok qui font le « buzz ». Mais l’époque est ainsi faite que les générations sont entre elles de plus en plus étanches. Pouvez-vous vous présenter ?

ERGA. J’ai 27 ans. Je suis d’origine toulousaine mais désormais provençale. En un mot, je suis auteur-compositeur-interprète, créatrice de contenu et « influenceuse » sur les réseaux sociaux. J’ai évolué dans le milieu artistique pendant plus de dix ans : concours, tremplins régionaux et nationaux, premières parties d’artistes divers, fêtes de la musique, scènes ouvertes londoniennes, championnat international à Hollywood, festival en Chine… Des centaines de scènes à mon actif, notamment des galas de danse, que j’ai pratiquée dès mon plus jeune âge.

Puis il y a eu le confinement, pendant lequel j’ai créé un premier compte TikTok : humour, musique, danse… Mais toujours rien de politique. Jusqu’à ce que je décide de dénoncer haut et fort toute cette folie wokiste omniprésente sur ce réseau social, dans des courtes vidéos humoristiques (sketches et parodies). Et ça a plutôt bien marché : plus de 10 000 abonnés en un mois. J’ai alors ouvert un compte Instagram, puis une chaîne YouTube (vidéos « clash », reprises de chansons traditionnelles guitare-voix), j’ai découvert le monde politique et métapolitique, me suis formée à l’Institut de formation politique (IFP), ai développé mon réseau, fait de merveilleuses rencontres… Et me voilà aujourd’hui, suivie par 25 000 personnes sur YouTube, fière de représenter une jeunesse (et pas que) alternative, et d’avoir sorti un album produit par la marque patriote incontournable : Terre de France.

ÉLÉMENTS : L’univers de la culture – l’« artistocratie », comme disait Philippe Muray – est largement ancré à gauche. Comment survit-on politiquement dans ce milieu ? La seule solution, c’est finalement l’éloignement ?

ERGA. Dans le milieu artistique mainstream, si on est « de droite » (ou tout simplement PAS lobotomisée par l’idéologie progressiste), on ne survit que si on tait nos opinions.Or, ce n’est pas mon genre, je n’y serais pas arrivée bien longtemps. J’ai préféré sacrifier ma possibilité d’avenir dans la grande industrie musicale, plutôt que me soumettre à la pensée unique. Et je ne regrette absolument pas, car si des portes m’ont été fermées, de meilleures portes encore me sont désormais ouvertes…Et le combat culturel (bien trop longtemps laissé aux mains de la gauche) a besoin de moi, il a besoin de nous tous. Il est grand temps de proposer aux jeunes (et à tous) une alternative culturelle, cinématographique et musicale, moderne et qualitative (autant sur le fond que sur la forme).

ÉLÉMENTS : Pourquoi avoir choisi ce nom de scène, Erga ?

ERGA. Erga vient de « erga omnes : « à l’égard de tous ». Il s’agit d’une locution latine utilisée en droit. Je trouvais que Erga tout court sonnait très bien. Court, efficace, féminin. On dirait le nom grec d’une déesse de la guerre, vous ne trouvez pas ?

ÉLÉMENTS : Quelles sont vos influences musicales ?

ERGA.

Enfant puis ado, j’étais fan de Kyo, Superbus, Green Day, Nirvana… et Avril Lavigne. C’est surtout elle qui m’a donné l’envie de chanter en jouant de la guitare, et la passion pour la scène. Donc forte influence de la pop-rock/punk française et anglo-saxonne des années 1990 et 2000, mais aussi de R’N’B et de ses énormes « hits » des années 2000… puis de l’électro, de la trap… Je trouve que Stromae est un génie. J’adore également une artiste américaine comme Banks par exemple.

ÉLÉMENTS : Paroles et musique, vous signez tout (hors les reprises) ?

ERGA. Certains textes des compositions de l’album ont été écrits par Paul (Terre de France), certains par moi, d’autres encore par nous deux. J’ai composé la plupart des chansons (mélodies de voix, instru) mais les arrangements et la production musicale reviennent à Guillaume Amarnier (artiste, arrangeur, beatmaker et ingénieur du son calédonien).

ÉLÉMENTS : Venons-en à « Âge d’or », votre premier album. Il a deux faces comme à l’époque des disques vinyles et des 33 tours. Face A : vos propres créations ; face B : des reprises. Au total 16 chansons. Pourquoi ce choix ? Mêler le contemporain à notre patrimoine musical ? Parler à toutes les générations ?

ERGA. Outre mes sketches, mon public me connait pour mes reprises « live » de chants traditionnels (guitare-voix) et en demandait plus. Alors j’ai voulu lui offrir des reprises en version studio, enregistrées le plus proprement possible, qu’il puisse écouter n’importe où et n’importe quand. Mais je voulais également apporter de la nouveauté, montrer mes talents créateurs, que ma communauté ne connaissait pas encore. Face à l’omniprésence de la (sous-)culture woke, il faut contrebalancer et faire rêver les jeunes avec des figures talentueuses et modernes, pour les amener à nos idéaux.

ÉLÉMENTS : Votre « Âge d’or » est situé dans le passé ou le futur ? Une chanson comme « Archéofutur » – qui rappelleront des souvenirs de lecture à certains d’entre nous – vous situe à la fois en amont et en aval…

ERGA. Il faut « cooliser » la « droite », nos idées, nos valeurs, notre vision.Avec ces reprises acoustiques et ces compositions engagées aux sonorités très modernes et originales, j’ai en effet voulu mêler le traditionnel et le contemporain. J’ai voulu être « archéofuturiste » en quelque sorte (c’est d’ailleurs le nom que porte l’un des morceaux, en hommage à Guillaume Faye). Et de fait parler à toutes les générations. Ainsi cet album évoque-t-il l’âge d’or passé (français et européen) ET l’âge d’or à venir (culturel, civilisationnel) qui ne tient qu’à nous de (re)créer à notre tour. On doit bien ça à nos ancêtres…

ÉLÉMENTS : C’est la chanson « Discipline », accessible gratuitement sur le site Terre de France, qui ouvre votre album. Discipline, autodiscipline, c’est le maître-mot que vous adressez à votre génération ?

ERGA. « Discipline » résume le message que je veux transmettre à ma génération (à tout le monde en fait, car rien n’est jamais trop tard). À travers mon contenu sur les réseaux sociaux, je m’attelle en effet à promouvoir une certaine mentalité. Je pense que l’on se doit, à échelle individuelle, de devenir la meilleure version de soi-même (sur les plans mental, intellectuel, physique, spirituel…). Et là seulement, logiquement, notre société entière ne pourra que mieux se porter. Mais ce développement individuel n’empêche pas et ne doit pas empêcher le combat politique/électoral. Je crois que les deux sont parallèles et complémentaires, pour espérer une renaissance civilisationnelle. Et chacun a sa place et un rôle à jouer dans son domaine.

ÉLÉMENTS : Quel est le bon dosage, politique et artistique, dans une chanson ?

ERGA. Je pense qu’il faut rester subtil, dans les textes et les messages. Surtout si on veut toucher les « normies » (les personnes non politisées, non sensibilisés à des causes, c’est-à-dire la majorité de la population) et pas seulement notre public déjà acquis et déjà convaincu.Il ne faut pas uniquement « se faire plaisir » (ce que je fais notamment avec la chanson « Hasta la vista, baby », en référence à mon film préféré Terminator 2), le but est d’amener à notre noble cause le plus de personnes possibles. Et ça ne peut se faire qu’à travers un contenu extrêmement professionnel, qualitatif et moderne.

ÉLÉMENTS : Chacun aura son coup de cœur. Le mien, c’est « Dans ta tête » (j’ai le refrain dans la tête, justement). Comment vous est-elle venue à l’esprit ? Comment écrivez-vous, à partir d’un sujet ou d’un air qui vous trotte dans la tête ?

ERGA. « Dans ta tête » est également ma préférée ! Pour l’anecdote, à l’origine cette chanson traitait d’un sentiment de trahison amoureuse. Parfois, la création musicale me sert de thérapie.Puis, aimant beaucoup l’instru et la mélodie, je les ai gardées et j’ai écrit des nouveaux couplets, politisés cette fois-ci (les paroles du refrain étaient déjà celles que vous connaissez…)

ÉLÉMENTS : Pas de tournée au programme, j’imagine ? Est-ce qu’il y a une scène musicale alternative pour une artiste comme vous ?

ERGA. Une tournée est bien prévue !J’annoncerai les dates et les villes sur mes réseaux sociaux, « stay tuned »… Dieu merci tous les maires ne sont pas de gauche, et il est, je crois, encore possible de se produire en tant qu’artiste patriote et identitaire. Il y a toujours moyen…

ÉLÉMENTS : Quels sont vos projets ?

ERGA. Promotion de l’album. Puis tournée de concerts en 2024. Et reprise des vidéos humoristiques en parallèle (mises entre parenthèses ces derniers temps), car mon public me le demande aussi !… Puis préparation d’un second album, car on ne va pas en rester là…

Erga, Âge d’or, Terre de France.

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