L’accession au pouvoir de Giorgia Meloni et de sa coalition de droite avait suscité beaucoup d’enthousiasme et d’espoir, bien au-delà des frontières de la Péninsule. Enfin une droite « décomplexée », affirmant clairement son patriotisme et son désir de souveraineté, parvenait aux plus hautes fonctions dans un des pays fondateurs de l’Europe. Enfin la fameuse « union des droites » fonctionnait quelque part ! On allait voir ce qu’on allait voir, notamment sur les questions de la sécurité et de l’immigration !
Las, sévèrement rappelé à l’ordre par les instances européennes, le nouveau gouvernement s’est contenté de quelques mesures symboliques – comme rebaptiser les ministères (« ministère de la Souveraineté alimentaire », « ministère de la Famille et de la Natalité »…) – et a surtout brillé par sa timidité d’action et la multiplication des génuflexions face aux diktats de Bruxelles.
C’est d’ailleurs dans la capitale belge que Francesco Lollobrigida, le ministre de l’Agriculture, à l’occasion d’un point presse en marge d’une rencontre avec leurs eurodéputés, a donc expliqué que l’exécutif italien n’était pas « opposé à l’immigration », mais souhaitait simplement en gérer plus efficacement les flux. Les électeurs de Fratelli d’Italia et de la Lega apprécieront.
Vive l’immigration légale
Pour Francesco Lollobrigida, il faut mieux organiser l’immigration « pour donner la possibilité à ceux qui viennent en Italie d’avoir une offre de travail décent ». Les Italiens, confrontés à un chômage exponentiel et à une précarité économique croissante, seront sans doute ravis de tant de sollicitude pour les futurs arrivants.
Le ministre – très proche de Giorgia Meloni dont il a épousé la sœur – a poursuivi en annonçant : « Cette année, nous travaillerons pour faire entrer légalement près de 500 000 immigrés, notamment en mettant en place des mécanismes bilatéraux ou multilatéraux avec d’autres nations. Nous avons accueilli plus que tout autre pays, nous continuerons à le faire. » Il s’est ensuite félicité du fait que cette politique migratoire allait faire taire ceux qui prétendaient que le gouvernement Meloni était contre l’immigration alors qu’il n’est en réalité opposé qu’à sa forme illégale. Les choses sont donc claires et cette déclaration fera en effet sans doute plaisir à la gauche et à une part du patronat en manque de main-d’œuvre à bas prix, mais elle représente incontestablement une véritable gifle au visage de l’électorat qui a porté Giorgia Meloni à la présidence du Conseil. Un électorat largement populaire, en première ligne face aux conséquences de la submersion migratoire, qui se retrouve une nouvelle fois floué.
3 réponses
Contrairement à ce qui est écrit dans cet article, c’était parfaitement prévisible. À partir du moment où l’intéressée ne remettait pas en cause les traités de l’UE, qui contraignent totalement la politique des États membres, il n’y avait aucune chance qu’il y ait un changement significatif en ce domaine.
Il en est de même pour la politique de défense et l’appartenance à l’OTAN.
C’est exactement ce que nous réserve Le Pen lorsqu’elle arrivera au pouvoir. Elle nous expliquera que, « vous comprenez, il faut bien s’adapter aux dures réalités de la vie ».
Nos chefs s’appellent Madame Von der Leyen (« Europe » de Bruxelles) et Monsieur Stoltenberg (OTAN, dont le siège est à … Bruxelles). On les a pas élus mais c’est comme ça. De temps à autre ils vont rendre des comptes à … Washington !
Un parti politique qui a un grand avenir dans beaucoup de pays en Europe : le Parti de l’Abstention.