Henry de Montherlant (1895-1972) lit ici son poème liminaire du Chant funèbre pour les morts de Verdun paru en 1924. Dans sa perspective, la guerre n’est pas une réalité que l’on pourrait circonscrire, mais une présence aux contours aussi incertains qu’obsédants. Quelque chose a été vécu d’essentiel qui déborde toutes les notions en usage et toutes les catégories sur lesquelles s’agencent la pensée et le savoir. Il ne s’agira donc pas chez lui de décrire les combats ou la vie du soldat au front dans le déroulement de son existence ordinaire, mais de saisir les mouvements profonds et parfois indistincts que la guerre met en branle au plus intime de l’être.