Le 8 juin dernier, alors qu’il était en déplacement dans la ville de Tain, le président Macron s’est fait gifler par un quidam. C’était la tarte à Tain (oui je sais, tout le monde l’a déjà fait mais je ne peux pas résister à un calembour de qualité). Les médias, après s’être offusqués comme il convenait de cet odieux attentat contre la personne sacrée du chef de l’État, ont voulu en savoir plus et découvrir qui était le gifleur. Plusieurs journalistes ont évoqué un jeune homme aux sympathies idéologiques éclectiques. L’Obs du 24 juin est allé à sa rencontre et a même photographié sa bibliothèque, dans laquelle on trouve, pêle-mêle, Karl Marx, Sun Tzu, la somme de Vincent Lapierre sur Hugo Chavez, des BD d’Art Spiegelman et des anthologies romanesques du Reader’s Digest. Voilà qui, selon Edwy Plenel, constituerait le profil typique du militant d’extrême droite ! Le 10 juin, dans une tribune coléreuse intitulée La catastrophe est en marche et publiée sur Médiapart, il déplore que Macron lui-même ait minorisé la portée symbolique de cette gifle et écrit : « Ce geste n’est pas un “incident” qu’il faudrait “relativiser” car “tout va bien”. Non, tout va mal, et cette relativisation présidentielle ne fait qu’aggraver cette catastrophe ! Visant celui qui, présidentialisme oblige, incarne par fonction la République, cette violence est un boomerang : elle frappe le pouvoir qui l’a ignorée, mésestimée, tolérée, voire encouragée, en diabolisant ses oppositions de gauche tout en légitimant les obsessions idéologiques de l’extrême droite. » On a connu Plenel quelques fois moins révérencieux à l’égard de Macron mais, lorsqu’il s’agit, en bon trotskiste, de hiérarchiser entre l’ennemi prioritaire et l’ennemi secondaire, on peut toujours être sûr de retrouver notre moustachu préféré aux côtés du pouvoir ! « Nous sommes spectateurs d’un effondrement national et d’une perdition morale » ose-t-il écrire en conclusion de sa diatribe !
Prenant un peu de hauteur, Philosophie magazine, dans son numéro de juillet-août, s’interroge sur la symbolique royaliste (le cri « Montjoie Saint-Denis ! ») choisie par le gifleur. « Pourquoi perdre ainsi son sang-froid et gifler “royalement” le président ? » se demande Pierre Terraz dans un article intitulé La gifle est-elle royaliste ?. Tentative d’explication : « Parce que moins vulgaire que l’entartage populaire plein de crème et plus noble que la fessée humiliante qu’on administrerait à un enfant, la gifle reste en fin de compte une invitation au duel, d’homme à homme. D’une violence cavalière, hautaine, elle témoigne que l’on peut aller jusqu’à risquer sa vie pour un désaccord. » Voilà qui rappellerait presque le coup d’éclat du jeune Henri Lagrange (il avait alors 16 ans), camelot du roy et futur co-fondateur du Cercle Proudhon, qui, en juin 1911, gifla le président Fallières, écopant pour son geste de six mois de prison. Plus de 150 écrivains et artistes se mobilisèrent alors et signèrent une lettre pour réclamer sa libération, parmi lesquels Guillaume Apollinaire et Frédéric Mistral.
Comme si cet infâme soufflet contre Jupiter ne suffisait pas, voilà que quelques jours après, c’est Mélenchon qui faisait les frais d’un violent attentat ! Le 12 juin, lors de la Marche des libertés, il était atteint par des jets de farine rappelant plaisamment les griefs des Parisiennes de 1789 à Versailles contre « le boulanger, la boulangère et le petit mitron » (le roi, la reine et le dauphin). Côté médias, c’est la même ritournelle que précédemment : indignation (l’extrême droite, blablabla), puis vague enquête sur l’enfarineur. Ce dernier, surnommé Tilou, s’est de lui-même présenté aux journalistes après son geste, expliquant avoir été déçu par le leader de la France insoumise et se considérant quant à lui comme un souverainiste de gauche. Une déception qui rappelle le constat fait par le politologue Jérôme Sainte-Marie (plusieurs fois interviewé dans Éléments), rappelant dans le Valeurs actuelles du 17 juin, que si « Jean-Luc Mélenchon a pu incarner une forme de populisme de gauche à forte tonalité patriotique lors de la campagne présidentielle de 2017 », fondant « en partie son discours sur l’exaltation du sentiment national », il a ensuite fait machine arrière, « comme s’il avait eu peur de lui-même ». Une analyse partagée, dans ce même article, par Jacques Sapir, reprochant au politicien sa « soumission à l’Union européenne et ses complaisances avec la frange islamiste », et par Alain de Benoist, rappelant que « plutôt que de répondre aux aspirations du peuple dans le domaine migratoire, [la gauche] a préféré rompre avec son rôle historique de défense des classes populaires et des travailleurs ». Le 24 juin, le même hebdomadaire publiait d’ailleurs un portrait de Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, pour qui il est « hors de question de suivre la même ligne islamo-gauchiste que le patron de la France insoumise ». Préférant puiser dans l’héritage de Georges Marchais que se mettre à la remorque de l’institut Terra Nova, le communiste entend bien se saisir des thèmes brûlants de l’immigration et de l’insécurité. « Il n’en faut pas plus pour qu’une certaine gauche, qui refuse de parler de sécurité et d’immigration, lui intente un procès en droitisation » commente Valeurs actuelles.
Médiapart, toujours sur le coup, ne se satisfait néanmoins pas de cette version : ayant consulté la chaine YouTube que tient ledit Tilou (la chaîne Pourquoi ça craint), le site de Plenel dresse une liste noire de quelques-uns de ses invités : le psychologue Stéphane Édouard, le rappeur nationaliste Kroc Blanc, le vidéaste « nietzschéen » Barbare civilisé, le Gilet jaune royaliste Thibault Devienne (un proche de Lapierre, encore lui !). L’article, paru le 15 juin, conclut que tout cela « ne laisse guère de doutes quant à ses positions politiques à la droite de la droite ». Confusionnisme, aurait dit Philippe Corcuff (à qui nous taillons un costard dans le dernier numéro d’Éléments) ! C’est aussi vraisemblablement ce que pense Fabrice Epelboin, enseignant à Sciences Po et « expert des médias sociaux » (sic !) qui, interrogé dans L’Express du 24 juin, confie son inquiétude : « Le cordon sanitaire, ça n’est pas vraiment dans la culture internet. Dans cette sphère, tout ce qui est antisystème peut dialoguer. » Et l’article de mettre en garde contre cet espace numérique où, « comme la créature de Frankenstein, chacun se construit son corpus intellectuel de bric et de broc, pourvu qu’il soit antisystème » et où, sur ce terreau fertile, « des gourous du Web peuvent pousser au passage à l’acte ». Non non, il ne parle pas des djihadistes, juste du petit milieu des youtubeurs souverainistes…
Suite à ce coup d’éclat et suite aussi à d’autres anecdotes du même tonneau (comme la vidéo humoristique de Papacito sur les électeurs de la France insoumise), Mathieu Giroux s’est demandé, dans le Marianne du 18 juin, ce qui séduit tant la nouvelle génération connectée dans ces personnalités « droitières » (ou présentées comme telles). Rappelant que le besoin de transgression est propre à la jeunesse, il constate que « la gauche n’est plus porteuse de cette dimension transgressive qui attire tant à ce moment précis de la vie ». Selon le youtubeur Baptiste Marchais (grand amateur de viande rouge, de cigares et d’un certain franc-parler) qui témoigne dans l’article, la gauche actuelle a pris le contrepied de certaines de ses anciennes idoles (comme a pu l’être Gainsbourg) : « Il faut manger sainement, faire attention à soi, ne pas choquer… » Il voit l’idéologie progressiste « comme une machine à culpabiliser » et c’est selon lui ce qui fait que les jeunes d’aujourd’hui sont nombreux désormais à préfèrer se tourner vers des figures classées à droite, car considérées par eux comme plus rebelles, plus transgressives.
Alors qu’ils auraient tout à gagner à creuser un peu ce type de réflexions, les éditorialistes préfèrent sonner le tocsin et hurler à la fascisation du paysage idéologique. « L’extrême droite sature désormais l’espace ! » écrivent Véronique Groussard et Marie Guichoux dans L’Obs du 17 juin (pas l’espace médiatique en tout cas…). « Ses idées prospèrent dans les entrailles du pays. Ses thèmes – “l’invasion migratoire”, “les nuisances du mondialisme”, “le retour des frontières” – préemptent le débat public. A côté des anciens prédicateurs, une jeune garde s’est levée et tient des positions sur les chaînes d’information en continu, en librairie, sur le Net. L’essor d’un national-populisme intellectuel et médiatique est leur victoire. » A côté de ces essayistes et youtubeurs qui les glacent d’effroi, les deux journalistes rappellent que des figures historiques sont toujours là et n’ont pas rendu les armes, qu’ainsi « Alain de Benoist blanchit toujours sous le harnais, auréolé d’une mythologie » (jolie image !), et ils s’étranglent d’indignation : « Qui aurait imaginé́ que dans le Nord, à l’hypermarché Cora de Cambrai, on trouverait Éléments, la revue d’Alain de Benoist spectaculairement reliftée ? » Qui ? Eh bien nous, justement : non seulement nous l’avons imaginé, mais nous l’avons fait ! J’en profite d’ailleurs pour saluer nos fidèles lecteurs de Cambrai. Continuez de nous lire chers amis, mais surtout restez prudents et ne faites pas de bêtises (bon, elle était facile celle-là…).
Le succès (relatif, soyons modestes) de notre influence serait dû, à en croire plusieurs médias, à la mise en pratique d’une ruse confinant à la fourberie et que l’histoire des idées a retenu sous le nom de gramscisme. Dans L’Obs du 17 juin toujours, l’éditorial de Grégoire Leménager, intitulé La nouvelle pensée unique (il fallait oser !), explique de quoi il s’agit : « S’il y a une chose que les nouveaux gourous de l’extrême droite ont bien assimilée, c’est la théorie d’un marxiste, Antonio Gramsci, pour qui la conquête du pouvoir passe d’abord par une bataille culturelle, une bataille de mots, d’images et d’idées. » Pour avoir une idée plus précise de la chose, il faudra plutôt se référer à Marianne qui, dans son numéro du 2 juillet et dans un article consacré à un tout autre sujet (le « placement d’idées » à travers la mise en scène de messages dans les films et dans les séries), nous apprend ceci sur le gramscisme : « Forgé par l’intellectuel communiste Antonio Gramsci au début du XXème siècle, le concept d’“hégémonie culturelle” selon lequel la conquête du pouvoir ne passe pas seulement par la force mais par les idées et la sensibilisation de l’opinion publique (“la bataille culturelle”), semble être particulièrement appropriée au cas du placement d’idées. » Le 27 juin, Le Matin Dimanche traite aussi du sujet, qui semble décidément diablement à la mode. « En 1982, Alain de Benoist a publié un texte intitulé Pour un gramscisme de droite, lit-on dans l’hebdomadaire suisse romand sous la plume de Michel Audétat. Il s’agissait de fracturer l’hégémonie culturelle dont bénéficiait la gauche à une époque où l’expression “intellectuel de droite” passait pour un oxymore. L’auteur des Cahiers de prison s’est donc retrouvé amputé de ses composantes communistes (notamment la lutte des classes) et enrôlé dans un camp qui n’était pas le sien. La méthode est rouée : on s’empare des armes de l’adversaire politique pour les retourner contre lui. » Amputé de la lutte des classes, vraiment ? M. Audétat n’a pas dû lire Contre le libéralisme et n’a vraisemblablement jamais ouvert un numéro d’Éléments… « Alain de Benoist, poursuit-il, a formulé la théorie du “gramscisme de droite” qu’Éric Zemmour met en pratique depuis des années. » Et d’ajouter : « Gramsci est un peu devenue une tarte à la crème de la vie politique française, Éric Zemmour fait partie de ceux qui ont vraiment pris au sérieux le penseur marxiste. » Et ça c’est impardonnable…
Feu sur Zemmour donc ! Alors qu’Albin Michel n’avait pas encore rompu son contrat avec l’auteur du Suicide français (ce qu’il fera le 30 juin), L’Express, dans son numéro du 3 juin, met en garde les lecteurs dans un article de dénonciation intitulé Albin Michel, le pari de la droite radicale. Quoi de mieux pour cela que de s’appuyer sur les menaces à peine voilées d’un soutien du président ? C’est donc un proche de Macron, non identifié, à qui on donne la parole dans cet article : « On sent qu’Albin Michel veut devenir une écurie du camp réactionnaire, s’inquiète ce courageux lanceur d’alerte. C’est gravissime, ces auteurs contribuent à installer chez les Français l’idée que c’était mieux avant. » Allons donc ! Quelques semaines plus tard, le 24 juin, L’Express en remet une couche. Zemmour est cette fois carrément qualifié de « nouveau Déroulède » ! Je ne sais pas s’il mérite cette comparaison mais c’est un compliment plutôt flatteur. « Zemmour, écrit le chroniqueur Sylvain Fort, est le chantre méthodique d’une certaine France, archéo-gaulliste, rendue à sa puissance, rendue à son identité, rendue à un peuple enfin défait de ses ennemis de l’intérieur (la gauche, les musulmans, les mondialistes, les woke), et ayant retrouvé une sorte d’entre-soi pacifié. La France d’Éric Zemmour, c’est un peu celle dont parle Hubert Bonisseur de La Bath, sans le second degré. » Après Déroulède, OSS 117 : quelle synthèse !
Là aussi, la comparaison tient plutôt du compliment. Le 20 mai dernier, Laurent Dandrieu faisait l’éloge de ce personnage haut en couleurs (OSS 117, pas Zemmour) dans Valeurs actuelles : « Car, avouons-le, c’est bien pour ça qu’on l’aime, Hubert : par son terrifiant génie de prononcer précisément la phrase qu’il ne faut pas dire, il nous console un peu de cette époque où, justement, la liste des phrases à ne pas dire s’allonge chaque jour davantage. […] Il nous renvoie, sous forme de caricature, l’image nostalgique d’une époque où l’Occident ne songeait pas à chaque respiration à s’excuser d’exister, où l’on pouvait être tranquillement fier de son pays et de sa civilisation, fût-ce au prix de quelques ridicules cocardiers. […] OSS 117, c’est le contraire de l’esprit woke, celui qui veut remplacer l’ironie par l’indignation, celui pour qui tout ce qui est susceptible, à un degré ou à un autre, d’offenser qui que ce soit, mérite d’être impitoyablement éradiqué. D’un côté, l’indignation lyncheuse, de l’autre, le rire cathartique : comme Hubert Bonisseur de La Bath, nous avons choisi notre camp. » Et même s’il tient à se distancier de son personnage, Jean Dujardin ne mâche pas ses mots lui non plus et a pris parfois, à l’occasion la promotion du film actuellement sur les écrans, des positions assez tranchées. Interviewé dans Le Point du 24 juin, il confie : « Vous comprenez pourquoi je n’ai jamais mis les pieds aux États-Unis et pourquoi je n’irai jamais ? C’est culturellement impossible. On n’est pas américains ! Je ne sais pas comment il faut qu’on le dise, sans être taxé de FN ou de nationaliste. Non : nous sommes européens, et la méthode américaine n’est pas la bonne pour nous. On a importé leur bouffe, leurs baskets et maintenant leurs mœurs. Je pense qu’il faut vraiment en rire, et renouer avec l’ironie française qui, en tant qu’Européens, nous caractérise aussi ! » On ne saurait mieux dire. Nous nous permettrons donc de ne pas être tout à fait d’accord avec notre ami Yannick Jaffré qui, dans son dernier livre Paris-Moscou aller simple contre le féminisme (édité à La Nouvelle Librairie et dont vous pouvez trouver une critique dans le dernier numéro d’Éléments), écrit : « Je n’aime plus Dujardin, espoir trompeur du style français, il me répugne comme un copain qui, me ressemblant, d’empreinte gauloise donc, trahit ce qui le constitue pour ce qui le prostitue. »
Qu’on se rassure toutefois : si on ne peut plus lire Zemmour chez Albin Michel ni rencontrer Dujardin en Amérique et si les auteurs un peu politiquement incorrects trouvent de moins en moins de débouchés chez les grands éditeurs de la place parisienne, il reste quelques indéboulonnables, tels… Bernard-Henri Lévy bien sûr. Il sort un nouvel opus, le bougre, et comme à chaque fois, la presse est fidèle au rendez-vous pour lui tresser des lauriers qui, n’en doutons pas, doivent tout à son talent et rien à ses réseaux. Pierre Rimbert, faisant dans le numéro de juillet du Monde diplomatique le bilan de la couverture médiatique de son dernier livre, a mis en lumière la courtisanerie effarante des journalistes tétanisés devant le génie de l’auteur de L’Idéologie française. C’est à lire ici.
Le 10 juin, Paris-Match rencontre le philosophe dans son lieu de travail favori, la piscine de son riad de Marrakech. La scène à laquelle assiste le journaliste est anthologique : « BHL ne nage que le papillon, plus éprouvant et plus esthétique que le crawl, même dans sa piscine à Marrakech, où deux magnétophones l’attendent, un à chaque bout du bassin. Il sort la tête de l’eau, dicte une phrase, replonge. » Rappelez-vous ces méthodes de rédaction très particulières la prochaine fois que vous lirez un de ses livres : ça n’excuse pas tout certes, mais disons que ce sont des circonstances atténuantes qui expliquent le caractère décousu de ses raisonnements. Le même jour, dans L’Obs, Sara Daniel compose un Autoportrait de l’aventurier (c’est le titre de son article, lequel a échappé à l’attention de Pierre Rimbert), qui est un sommet du genre et dont je me permets ici de partager long passage : « BHL serait un Don Quichotte tragique, à la redingote maculée de la poussière de ces lignes de front qu’il se force à arpenter à l’heure des cyniques, et, pis peut-être, à l’heure où ces bravoures et ces guerres n’émeuvent plus personne. […] Le philosophe s’est aussi engagé dans l’aventure libyenne, chacun s’en souvient, et manque y laisser la vie quand, lorsqu’il y retourne dix ans après la chute du régime, des hommes ivres de haine qu’il a contribué à libérer du joug de Kadhafi le poursuivent dans un rodéo à l’arme lourde aux cris de “sale juif !” » Quels ingrats ! Mais attendez, ce n’est pas fini… « Car ce pied-noir d’Algérie aime la France, qu’elle ait été grande, qu’elle ne le soit plus, ou seulement encore un peu. Et l’on comprend finalement que c’est ce destin d’écrivain du réel, d’ambassadeur d’une certaine idée de la France, fantasmée ou réelle, de ce juif investi du monde, que BHL aimerait qu’on retienne de lui “quand viendra l’heure de prendre congé”. Mais à cette heure-ci, disons-le, nous sommes contents qu’existe ce compagnon de tragédies dont il est souvent l’un des premiers témoins. […] On ne l’attendait pas, même à l’heure des bilans, dans cet exercice de vérité voire – osons le mot – d’humilité. (sic !) » Osez le mot, Sara Daniel, osez, vous n’êtes plus à ça près !
Ces quelques phrases amphigouriques me font songer à ceci, que j’ai lu dans Le Point du 17 juin : « Et c’est ainsi que, partis du désir de démocratiser le “courage de la vérité” cher à Michel Foucault, pensant donner à tous le moyen technique de contribuer aux aventures de la connaissance, on a créé une parlotte mondialisée où rien ne permet plus, ni de hiérarchiser, ni même de distinguer le raisonnable et le délirant, l’information et les fake news, le désir du vrai et la passion de l’ignorance. » Et cette observation est signée par un certain Bernard-Henri Lévy. Comme quoi…
En épluchant la presse à votre place, j’espère vous avoir fait gagner du temps – que vous saurez mettre à profit en lisant de bons livres !