Seul un dieu peut nous sauver ! Qui ne se souvient de la fameuse exhortation de Heidegger ? Comment l’exaucer ? Pour Javier Portella, c’est la question clé. Celle qui gît derrière les déchéances – et les espoirs – du seul monde où le sacré s’est évanoui, le nôtre. Jamais rien de tel n’était arrivé, laissant les hommes orphelins, voués à la mort – et au confort.
Comme si, en nous quittant, la divinité avait emporté avec elle la possibilité de tout élan créateur, plongeant Homo democraticus dans un abîme. Or, voici qu’un tel abîme peut devenir aussi notre salut. À condition de savoir accueillir les dieux – ou le Dieu – qui continuent de nous hanter. À condition de célébrer le divin pour ce qu’il est : mythique, imaginaire… et réel. Tout comme les héros et les grands noms de l’art : ces êtres qui, pétris de fiction et de symboles, sont paradoxalement l’expression la plus haute du réel.
Note biographique
Écrivain hispanique, Javier Portella a longtemps vécu dans le monde francophone. Auteur de plusieurs essais et romans en espagnol, directeur d’El Manifiesto, son dernier ouvrage, Les esclaves heureux de la liberté, a été publié en français en 2012. Il écrit régulièrement dans des revues françaises telles que Boulevard Voltaire, Polémia ou Éléments.