ÉLÉMENTS : L’Institut Iliade grossit, grossit d’année en année. Moins de dix ans d’existence, mais déjà 300 auditeurs formés. Quels objectifs poursuivez-vous ? Quantitatifs, qualitatifs, les deux ?
ROMAIN PETITJEAN. Nous souhaitons former les cadres de la renaissance européenne. C’est un objectif éminemment qualitatif, chaque stagiaire formé devenant un porteur de flambeau. Qualitatif car nous faisons le pari de l’excellence intellectuelle. Qualitatif car nous proposons une reconnection à nos racines et à notre longue mémoire. Qualitatif car un homme formé en vaut trois, trois hommes formés en valent neuf et c’est pour la vie. Il y a un effet multiplicateur pour la personne comme pour le groupe. C’est une formation de nature métapolitique : l’objectif est de renforcer la capacité des auditeurs à décrypter et à influencer, dans la durée, l’orientation des États et le devenir des peuples européens.
Nous nous fixons des objectifs chiffrés : en 2023 nous formerons plus de 200 personnes chaque année, contre 20 en 2019.
Tout cela n’est possible qu’avec le concours des donateurs et notamment des piliers, les membres du club des Cent qui assurent une pérennité à notre développement et permettent à certains stagiaires de bénéficier de bourses pour suivre leur formation dans de bonnes conditions.
ÉLÉMENTS : Comment devient-on stagiaire Iliade ? Faut-il passer un concours, ouvrir un crédit auprès de sa banque, avoir un bac +8 ? Blague à part, sur quels critères s’opère la sélection ?
ROMAIN PETITJEAN. La sélection, car il y a une sélection, est primordiale dans le dispositif de cette formation que nous voulons originale et exigeante. Pour 24 places dans une promotion, nous recevons environ 60 dossiers composés d’un questionnaire de 4 pages et d’un CV à jour. S’ensuit un entretien individuel permettant de cerner la personnalité, le parcours et le potentiel de chaque candidat. Nous formons des cadres, des hommes et des femmes libres ; la capacité d’engagement dans un combat qui nous dépasse et nous survit est clairement l’un des critères de recrutement.
ÉLÉMENTS : Quel est le profil des candidats ?
ROMAIN PETITJEAN. Extrêmement varié. Une sensibilité commune autour de l’amour de notre civilisation européenne, l’envie d’en découdre avec ce système marchand qui nous oppresse, le refus du remplacement ethnique et culturel de nos peuples, voilà un socle commun qui transcende les frontières sociales et politiques.
Dans une même promotion se côtoient filles et garçons, citadins et campagnards, universitaires et autodidactes, artistes et artisans. Une partie d’entre eux sont des cadres et militants déjà actifs dans la sphère politique et plus largement civique (cercles de réflexions, mouvements de jeunesse, associations culturelles, blogs et revues, etc.).
Tous sont en recherche de beauté, de grandeur et d’esprit communautaire. À nous de transmettre le feu sacré, en rappelant que notre combat est politique mais aussi anthropologique et spirituel !
ÉLÉMENTS : Mens sana in corpore sano, « un esprit sain dans un corps sain ». Ce n’est pas un secret, l’Iliade privilégie les disciplines de l’esprit, la métapolitique, l’histoire des idées, la longue durée… Pour vous, la discipline corporelle est un acquis ?
ROMAIN PETITJEAN. Histoire de l’Europe, histoire des idées, géopolitique et stratégie, Pensées non conformes structurent ce cycle. Un cycle entrecoupé d’un séminaire de cohésion organisé à l’initiative de chaque promotion. À dominante culturelle et sportive, il est conçu autour du triptyque « La nature comme socle, l’excellence comme but, la beauté comme horizon ».
Les idées s’incarnent et se portent. L’attention toute particulière que nous accordons à l’esthétique en est une des incarnations. Nous sommes aussi une école de tenue et d’éthique. L’esprit de corps et la vie communautaire occupent une place essentielle dans la vie des promotions.
ÉLÉMENTS : L’Iliade est l’institut pour la longue mémoire européenne. L’identité est au cœur de son projet. Comment se traduit dans les formations ce noyau européen, civilisationnel, immémorial ?
ROMAIN PETITJEAN. C’est un type d’homme et de femme que nous formons, notre rôle est de transmettre pour éviter de disparaître.Nous ne sommes pas des gardiens de musées et l’histoire qui est au cœur de nos formations est avant tout un lieu de ressourcement pour se projeter dans l’avenir
À ce titre, les promotions choisissent des figures tutélaires pour leurs qualités de guide et d’exemple : Dominique Venner, Don Juan d’Autriche, Patrick Pearse, Ernst Jünger, Athéna, Marc-Aurèle, Léonidas, Roi Arthur, Jean Raspail, Tolkien ou Dante.
In fine, nous aidons les stagiaires à avoir un déclic : oui, nous portons une vision du monde cohérente et radicale, alternative au système en place. En prendre conscience confère une sorte de force tranquille qui rend serein et combattif.
ÉLÉMENTS : Quelles sont les prochaines étapes dans le développement de l’Institut et de ses formations ?
ROMAIN PETITJEAN. La formation Jeunes (18/23 ans) sur un seul week-end a été conçue pour donner des cartouches aux jeunes filles et jeunes hommes confrontés directement au rouleau compresseur du wokisme à l’Université ou dans leur vie de tous les jours. Cette formation monte en puissance puisque nous passons officiellement de deux à cinq week-ends Jeunes par an (dont une partie en Province). Nous maintenons le rythme de deux promotions parallèles une année encore et avons pour objectif de les doubler à nouveau à partir d’octobre 2023.
C’est un travail extrêmement exigeant car nous souhaitons à la fois maintenir la qualité de nos interventions, conserver un état d’esprit originel et pérenniser les équipes de formateurs, tous universitaires, auteurs et professionnels reconnus dans leur domaine de compétence.
Notre objectif général est la transmission d’un corpus doctrinal et idéologique ; la formation est complémentaire de notre activité éditoriale dynamique et de nos colloques annuels.
ÉLÉMENTS : Que deviennent les auditeurs une fois leur formation achevée ? Qu’attendez-vous d’eux – vous cadres, vous formateurs de l’Institut ? Qu’ils s’investissent ? Comment et dans quoi ?
ROMAIN PETITJEAN. Les stagiaires sont en partie des cadres et militants déjà actifs dans la sphère politique et civique. Ils repartent donc dans leur organisation, dans leur famille, dans leur entreprise, avec une flamme nouvelle, des évidences qui se sont imposées, des idéaux qui se sont affirmés. Les autres prennent des responsabilités au sein de l’Iliade ou s’engagent sur des pistes inédites.
Grâce à ces stagiaires, nous multiplions les initiatives ; devenus auditeurs, ils portent un militantisme inspiré, ancré dans les réalités du moment.
Nous avons par ailleurs mis en place plusieurs dispositifs d’accompagnement des projets d’auditeurs, parmi lesquels notre incubateur, le Nid, qui ambitionne de conduire les plus prometteurs vers l’autonomie économique.
L’objectif étant de concilier la viabilité de nos activités et l’obligation de sens, indispensable alchimie pour vivre pleinement dans le monde et l’époque qui, au-delà de toute considération, restent bien ceux sur lesquels nous devons imprimer notre marque.
ÉLÉMENTS : Comment s’inscrire ?
Il faut faire une demande officielle de candidature ici :
Pour la formation Jeunes – https://institut-iliade.com/formation-cycle-jeunes/
Pour la formation générale – https://institut-iliade.com/formation/