Le magazine des idées
Éléments 183

Éléments est en kiosque !

Le nouveau numéro d’Éléments est en kiosque à partir d’aujourd'hui dans toute la France. Notre magazine a décidé d’être aux côtés des marchands de journaux, ultime lien social dans de nombreuses régions françaises laissées à l’abandon, aujourd’hui plus encore qu’hier. Pascal Eysseric, le directeur de la rédaction, s’explique.

ÉLÉMENTS. Éléments est en kiosque à partir d’aujourd’hui. Pourquoi avez-vous pris le risque d’une parution contrairement à certains de vos confrères qui ont suspendu leur publication en attendant la fin de la crise sanitaire ?

PASCAL EYSSERIC : Depuis le lancement de la nouvelle formule il y a quatre ans, Éléments doit une très grande part de son succès aux marchands de journaux qui ont régulièrement mis en avant notre magazine dans leur kiosque. Grâce à eux, nous avons gagné 19 % de lecteurs en 2019, après une hausse de 14 % en 2018 et de 16 % en 2017. Preuve si l’en est de l’intérêt que les Français portent à une lecture dissidente de l’actualité et du monde. Aujourd’hui, 90 % des marchands de journaux sont ouverts, nous a informés Daniel Panetto, président de Culture Presse. Éléments a choisi de les soutenir. Le combat des idées a certes besoin de cerveaux mais il a aussi besoin de bras ; c’est la raison pour laquelle, Éléments sera toujours derrière le réseau de marchands de journaux, ultime lien social dans de nombreuses régions françaises laissées à l’abandon. À sa mesure, notre magazine entend bien ne pas laisser les Français aux mains d’Amazon, de Netflix et des chaînes d’information en continu pendant cette période confinement. Étant donné le boycott médiatique dont fait l’objet Éléments, nous avons toujours considéré notre visibilité dans les points de vente partout en France comme une priorité.

ÉLÉMENTS. Un mot sur ce dossier surprenant en couverture d’Éléments : « La fin de la classe ouvrière blanche » et un reportage saisissant d’horreur sur les viols de masse en Angleterre… Éléments verserait-il dans le fait divers et le sensationnalisme ?

PASCAL EYSSERIC : Il y a dans Éléments des articles théoriques, des entretiens avec des intellectuels, des chroniques d’écrivains, des grands reportages et des enquêtes. Éléments est une revue idéologique, créée et animée par des journalistes. L’idée de ce dossier donc est venue après la lecture de l’entretien exclusif qu’a réalisé notre spécialiste de l’économie Guillaume Travers avec l’Américain Angus Deaton, Prix Nobel 2015. Un entretien stupéfiant, où l’on découvre que pour la première fois depuis 1918, l’espérance de vie baisse durablement aux États-Unis et qu’une épidémie de suicides et d’overdoses sans précédent touche la classe ouvrière blanche américaine depuis plusieurs années. Deaton parle de « morts de désepoirs ». Je laisse les lecteurs découvrir ce phénomène quasiment jamais traité dans les médias. Après l’entretien, l’enquête. Au Royaume-Uni, la liquidation de la classe ouvrière blanche passe par les viols de masse par les gangs de Pakistanais dans les villes désindustrialisées et ouvrières du Nord de l’Angleterre et le silence complice de l’establishment. C’est une enquête qui nous a tous saisis d’horreur à la rédaction. Le point commun entre les situations américaines et anglaises : le mépris criminel des élites pour leur peuple respectif. Et, oserai-je le dire, le résultat concret, visible et compréhensible par tous du vrai programme du libéralisme décrypté par le philosophe Dany-Robert Dufour en ouverture de notre magazine : « Baise ton prochain » !

La question du sensationnalisme n’a pour moi pas de sens. Est sensationnel ce que l’on cherche à dissimuler : « pas de vagues, la poussière sous le tapis et lunettes roses pour tout le monde », comme dit souvent Alain de Benoist. Je voudrais ici citer son dernier éditorial (Éléments n°181) : « On a beau, ici et là, répéter le mot de Péguy : “Il faut voir ce que l’on voit”, de nos jours c’est l’inverse. On ne veut plus voir ce que l’on voit. On le nie ». Je peux vous assurer qu’Éléments restera toujours du côté de Péguy !

ÉLÉMENTS. Pourquoi consacrer un dossier sur la bande dessinée ?

PASCAL EYSSERIC : Notre magazine a toujours donné carte blanche aux dessinateurs de talent comme Olivier Carré, Aramis, Éric Heidenkopf, Patrice Reytier, Redon, Konk,  Marsault ou Lusinchi, et bien d’autres encore pour illustrer ses pages et ses couvertures. Pour ce numéro, nous avons l’immense fierté d’accueillir Monsieur le chien, la nouvelle étoile montante de la BD qui a conçu et dessiné la couverture d’Éléments. Nous l’avons interrogé naturellement dans le cadre de notre dossier sur la géopolitique de la bande dessinée. Il a un avis détonnant pour mettre fin à l’hégémonie des mangas et des comics en Europe ! Le dossier est riche. Â côté des 19 BD préférées de la rédaction, figurent les entretiens passionnants de François Pernot, directeur des éditions Dargaud-Lombard sur l’économie de la BD franco-belge et de Jean-Christophe Delpierre sur la grande histoire de Fluide Glacial. Pour les amateurs de Blake et Mortimer, je vous recommande les minutes de l’interrogatoire d’Olrik, mené par le père de l’historien militaire Jean-Jacques Langendorf.

Comment va ÉLÉMENTS ?

PASCAL EYSSERIC : Notre équipe s’étoffe de la plus belle des manières, avec le retour d’un grand ancien ! Louis Monier renoue en effet avec sa jeunesse. Cet immense photographe, qui a immortalisé les plus grands écrivains – plus de 18 000 sont passés devant son objectif –, a fait partie de l’aventure des premiers numéros d’Éléments, dans les années 1970, avant de devenir le photographe régulier des célèbres « Apostrophes » de Bernard Pivot. C’est une joie et un honneur de l’accueillir dans nos colonnes ! Ce n’est pas la seule bonne nouvelle, puisque Thomas Hennetier, désormais bien connu de nos lecteurs, devient notre vigie, et le secrétaire général d’Éléments. Avec une mission : structurer, renforcer et professionnaliser notre magazine devenu désormais, selon Le Monde du 6 mars 2020, « l’un des épicentres des nouveaux rapprochements intellectuels » entre « politistes et essayistes, de droite et de gauche ». Ça nous promet de belles surprises pour les numéros à venir !

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