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COVID 19, une fuite d'un laboratoire chinois confirmée ?

COVID 19, une fuite d’un laboratoire chinois confirmée ?

Certains analystes de la CIA estiment désormais que le virus à l'origine de la pandémie de COVID-19 a plus que probablement pris naissance à l'Institut de virologie de Wuhan, en Chine. Une position que de nombreux experts de la santé avaient rejeté d'une main prompt et sûre dés le début de la pandémie, la qualifiant de « théorie du complot ».

Patatras ! C’était une énième théorie turbo-conspirationiste, et pourtant, elle pourrait remplacer l’hypothèse de l’origine naturelle de la pandémie covidienne. Des représentants de la CIA, s’exprimant à titre confidentiel, sont récemment venus bousculer le narratif pangolin/chauve souris, genèse du déluge covidien d’il y a 5 ans.

« La CIA estime, avec un faible degré de confiance, qu’une origine liée à la recherche de la pandémie de COVID-19 est plus probable sur la base de l’ensemble des rapports disponibles », a déclaré l’agence. « La CIA continue cependant de considérer le narratif quant à l’origine naturelle du virus COVID-19 plausible. » Ouf ! Nous sommes sauvés. Du reste, un tel relent de nuances des années plus tard, c’est appréciable…

Heureusement, l’expression « faible degré de confiance » utilisée dans la déclaration de l’agence de renseignements tempère toute envolée complotiste à ce sujet. Un porte-parole officiel s’est d’ailleurs empressé d’ajouter que les analystes de la CIA examineraient « tout nouveau renseignement ou toute nouvelle donnée de source ouverte susceptible de modifier cette assertion ».
Ces déclarations récentes de la célèbre agence de renseignements américaine se sont vus corroborées par le FBI et les services de renseignement du ministère de l’énergie, qui ont déclaré que la source la plus probable de la pandémie était bien le laboratoire de Wuhan. Pour rappel, cet épisode de panique mondial débute dans cette même ville de Wuhan, à l’orée de novembre 2019 et a entraîné la mort d’environ 7 millions de personnes dans le monde.

D’autres agences de renseignement américaines ont déclaré qu’elles ne disposaient pas de données suffisantes pour tirer une conclusion claire sur le sujet. Cependant, cette récente déclaration semble bien plus solide que d’autres, aux conséquences tout aussi funestes. L’évaluation des renseignements de la CIA d’octobre 2002 sur les programmes d’armes de destruction massive de l’Irak par exemple, n’offrait pas de niveaux de confiance similaires.
Le fameux rapport indiquant à l’époque que « Bagdad possède des armes biologiques et chimiques. (…) Si rien n’est fait, il disposera probablement d’une arme nucléaire au cours de cette décennie », était en réalité… du vent !

Ce sont pourtant ces mêmes agences de renseignements qui ont joué un rôle décisif auprès de l’administration de George W. Bush afin de lancer l’invasion militaire de l’Irak sous l’égide des États-Unis en 2003. Or, les troupes d’invasion n’ont découvert que peu de preuves de l’existence d’armes chimiques, biologiques ou nucléaires. Plus récemment, la CIA a elle-même été critiquée par les républicains de la Chambre des représentants. Ces derniers affirmant que l’agence a dissimulé des preuves de l’implication de gouvernements étrangers, notamment russe, dans les mystérieuses lésions cérébrales dont souffrent les diplomates et le personnel des services de renseignement, appelées « syndrome de La Havane[1] »

Chercher un bouc émissaire ?


À Pékin, la porte-parole du ministère des affaires étrangères, Mao Ning, a déclaré aux journalistes ce lundi 27 janvier, que l’administration Trump politisait le débat sur l’origine du COVID et que c’était aux scientifiques que revenait le rôle de se prononcer sur la source du virus[2].

Selon Madame Ning, il est « extrêmement improbable » que la pandémie ait été causée par une fuite dans un laboratoire. C’est également la conclusion à laquelle sont parvenus les experts de la mission conjointe entre l’OMS et la Chine, à la suite de leurs visites sur le terrain au laboratoire de Wuhan. « Les États-Unis doivent cesser de politiser et de militariser la recherche des origines et arrêter de désigner des boucs émissaires », commente la porte parole des affaires étrangères. Dans le passé, les autorités chinoises ont nié que le virus provenait de l’Institut de Wuhan. Pékin a d’ailleurs accusé les États-Unis d’avoir envoyé le virus en Chine à partir d’un laboratoire militaire. Affirmations démenties par Washington bien sûr. Le président américain quant à lui, affirme depuis des années que la pandémie provient de l’Institut de Wuhan.

« Certains renseignements sont classifiés et je ne peux pas en parler, mais le bon sens nous dit qu’il est très probable – et quand je dis « très probable », c’est à 95 % – que cela vienne du laboratoire de Wuhan », déclarait en 2021 Donald Trump, dans une interview accordée à Sky News Australia. « Je ne sais pas s’ils avaient de mauvaises pensées ou s’il s’agissait d’une incompétence flagrante, mais d’une manière ou d’une autre, cela venait du laboratoire de Wuhan », concluait-il à l’époque.

Un fonctionnaire américain a pour sa part déclaré que l’évaluation de la CIA n’était pas basée sur de nouveaux renseignements et qu’elle avait été réalisée avant que le directeur de la CIA, John Ratcliffe, ne prenne ses fonctions la semaine dernière.

Peu après sa prestation de serment ce 23 janvier dernier, en tant que nouveau Directeur des Renseignements Nationaux (Director of National Intelligence), le républicain John Ratcliffe a lui-même critiqué la CIA pour ne pas avoir tiré de conclusion définitive sur l’origine du virus.

« L’une des choses qui me préoccupent, est de faire face à la menace chinoise sur un certain nombre de fronts, et cela nous ramène à la raison pour laquelle un million d’Américains sont morts du COVID-19, et pourquoi la CIA est restée sur la touche pendant cinq ans en ne faisant pas d’enquête approfondie sur les origines de ce virus », déclarait le nouveau patron des services de renseignements américains à Breitbart News. « Pour moi, c’est le premier jour. Comme vous le savez, j’ai déclaré publiquement que, selon moi, nos renseignements, notre science et notre bon sens nous dictent que l’origine du COVID est une fuite de l’Institut de virologie de Wuhan ». Une volonté d’étouffer l’affaire de la part des démocrates ?

Des zones troubles

Pourtant, durant les derniers jours de l’administration Biden, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, avait lancé une enquête à propos de la CIA. Le directeur sortant de l’agence, William Burns, avait demandé à ses analystes de parvenir à une conclusion nette et précise. Jusqu’à cette nouvelle évaluation, la plupart des analystes du renseignement, y compris ceux de la CIA, estimaient que la théorie de la fuite en laboratoire et celle de l’origine animale sauvage étaient les deux causes probables.

De nombreux responsables des agences sanitaires américaines, dont l’ancien conseiller médical de la Maison Blanche, le tristement connu, Anthony Fauci, ont vertement rejeté dans des déclarations publiques, la théorie de la fuite de laboratoire. L’idée qu’un animal sauvage, retrouvé sur un étal du marché de Wuhan, était l’origine la plus probable du virus, connu sous le nom de SRAS-CoV-2.

Pour rappel, l’ex prédisent Joe Biden s’est empressé d’accorder à Fauci une grâce préventive peu avant de quitter ses fonctions[3].

Cependant, une récente enquête du Congrès a révélé qu’un groupe de virologues américains a pris des mesures pour minimiser cette hypothèse de fuite d’un laboratoire chinois comme origine du COVID[4]. Les enquêteurs ont également montré que des fonds fédéraux avaient été utilisés par EcoHealth Alliance, une ONG basée à New York, pour financer des recherches risquées sur les virus à l’Institut de virologie de… Wuhan[5].

Dés janvier 2020, le Washington Times révélait que l’Institut de virologie de Wuhan était lié à la recherche militaire chinoise et constituait une source potentielle de l’épidémie de COVID. A l’époque, l’article revenant sur cette révélation avait été l’objet de « vérifications » par les biens connus Washington Post et USA Today, qui se sont empressés de qualifier cette information de « théorie du complot ». Les deux organes de presse n’ont toujours pas publiés de corrections de leurs propos à ce jour.

Cette révélation récente de la CIA sur l’origine du virus remet également en question d’autres conclusions sur le COVID, contenues dans des analyses du Bureau National du Renseignement (DNI). Deux évaluations rendues publiques ces dernières années par ce bureau indiquaient que le virus à l’origine du COVID avait été développé en tant qu’arme biologique et n’avait probablement pas été obtenu par génie génétique. Selon ces évaluations, quatre agences de renseignement américaines pensent que le virus provient d’une « exposition naturelle » à un animal infecté. Une agence soupçonne qu’il s’agit d’un virus de laboratoire, et trois autres ont déclaré qu’elles n’étaient pas en mesure de parvenir à une conclusion.

Dany Shoham, expert israélien du renseignement militaire à la retraite et spécialiste des armes biologiques de la Chine, a été le premier à révéler au Times les liens entre l’Institut de virologie de Wuhan et l’Armée populaire de libération, branche armée du Revolutionary People’s Front, organisation clandestine indépendantiste et maoïste indienne.

« Depuis janvier 2020, la Chine a mené une opération de désinformation importante, persistante et pourtant peu sophistiquée, visant à anéantir le scénario de la fuite du laboratoire », renchérit Dany Shoham. « Étonnamment, cet effort consistant a étouffé cette hypothèse de fuite depuis un laboratoire a toujours été soutenu par l’OMS et – indirectement, depuis janvier 2021 – par l’administration Biden, y compris par des parties importantes de la communauté du renseignement des États-Unis ;  mais l’évidence du scénario de la fuite de laboratoire a de plus en plus germé, intégrant conjointement des arguments scientifiques et de renseignement. »

Reste à savoir si cette fameuse « théorie du complot » finira par se vérifier avec le temps…

[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_La_Havane

[2] https://www.cbsnews.com/news/china-covid-lab-leak-origin-extremely-unlikely-cia/

[3] https://www.lejdd.fr/international/joe-biden-gracie-anthony-fauci-lancien-m-covid-de-la-maison-blanche-154091

[4] https://edition.cnn.com/2024/12/02/health/house-covid-subcommittee-report/index.html

[5] https://oversight.house.gov/release/breaking-hhs-formally-debars-ecohealth-alliance-dr-peter-daszak-after-covid-select-reveals-pandemic-era-wrongdoing/

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