La proposition d’Éric Zemmour de créer un ministère de la Remigration a suscité une tempête force 12 sur l’anémomètre du gauchisme. No pasarán, no remigrarán, no zemmourarán ! Un tollé. Pfuit, un rien effraie ces Messieurs ! La remigration est pourtant ancienne. Ce sont les « z’ids », qui, les premiers, l’ont théorisée. Le Bloc identitaire très exactement. Mais on en trouve des formes euphémisées dès la fin des années 1970 avec le « million Stoléru » (10 000 francs) versé aux immigrés qui retournaient au pays. Aujourd’hui, ce sont les aides au retour volontaire. Il y en a partout, même si quasiment personne y recourt. Fut même un temps où la « remigration » avait un caractère moins volontaire et plus contraignant. De 1931 à 1936, la France s’est ainsi délestée de 400 000 étrangers. Et sur le demi-million de Républicains espagnols qui ont trouvé refuge en France en 1939, 300 000 ont repassé la frontière, en sens inverse, l’année suivante. Rien d’inexorable donc. Mais le vrai « crash test » pour la remigration, au sens où Zemmour l’entend, ce sont les charters de Charles Pasqua en 1986. Expérience peu concluante. Elle ne doit cependant pas nous décourager. Celui qui plaide pour la relocalisation des activités doit aussi plaider pour la remigration des hommes.