Rien ne s’oppose plus à Homo festivus que la guerre. Sorti de l’histoire, il n’en conçoit même pas la possibilité. Elle est le Mal majuscule, un reliquat des âges barbares, quand bien même elle est à sa porte. Ainsi raisonne l’Empire du bien, pour recourir à une autre expression de Philippe Muray. Or, ce que ne dit pas la guerre qui oppose la Russie et l’Ukraine, du moins dans le traitement qu’en donnent les médias, c’est qu’elle cache aussi un affrontement de deux visions du monde : l’une qui admet la réalité de la guerre, l’autre qui en nie jusqu’à la possibilité.