Jean-Eudes Gannat n’a pas braqué une banque, poignardé un passant ni incendié un commissariat. Il a tourné une vidéo de vingt-quatre secondes devant un Leclerc de campagne, dans le Maine-et-Loire, montrant un groupe d’Afghans assis devant le magasin. Vingt-quatre secondes, une phrase ironique et cette légende jugée blasphématoire par la justice : « Marre de vivre avec les cousins de talibans au fin fond de nos campagnes. » Résultat : garde à vue, mise en examen pour « incitation à la haine raciale », interdiction partielle des réseaux sociaux, contrôle judiciaire jusqu’en mai 2026. L’État a dissous l’Alvarium, la structure identitaire angevine créée par Jean-Eudes Gannat, mais poursuit ses anciens membres avec la même ardeur bureaucratique que s’il s’agissait de terroristes. À l’heure où les multirécidivistes circulent librement et où l’insécurité prospère, filmer des migrants devient un crime de lèse-République. « Décrire le réel est interdit », a résumé Gannat avant d’être conduit au poste.