Dans un roman intelligent et farfelu, le primo romancier Benjamin Stock malmène avec humour la médiocrité de la start-up nation. Il porte un regard lucide sur l’esprit du temps, le libéralisme culturel, le relativisme rampant mais aussi sur le complotisme qui touche (presque) tout le monde, à travers un groupe de lecteurs ultras de Marc Lévy qui voient en lui un prophète socialiste au message éminemment politique.

La période des vacances est propice à la lecture personnelle et également l’occasion d’offrir des livres à ses proches. Dans ce contexte, le site de réinformation Breizh Info a décidé d’interroger un panel de personnalités de la « dissidence » sur leurs goûts et inclinations littéraires. Xavier Eman, rédacteur en chef de la revue Éléments, s’est soumis à l’exercice.

Jean Giono incarne une double vision du monde : celle d’avant-guerre, célébrant l’unité organique du vivant ; et celle d’après 1944, marquée par les passions humaines et les blessures de l’Histoire. Refusant les dualismes, il chante une sagesse enracinée dans la joie, la liberté et la communion avec la terre. Pacifiste farouche et poète des commencements, il réinvente chaque jour le monde en même temps qu’il est réinventé par lui.

Tiens, comme c’est original ! Encore un écrivain perché sur son nuage, s’apprêtant à nous faire un sermon sur la lenteur. La lenteur ! A-t-on déjà vu plus cliché, comme sujet ? Qu’est-ce qu’ils sont lassants, ces gens-là… Croyez-moi, j’en ai vu passer et je les connais : à peine ont-ils griffonné quelques lignes qu’ils s’imaginent déjà grattant une lyre, couronnés de lauriers, et croulant sous les muses. On se demande s’ils vont un jour descendre sur Terre et accepter le fait que tout n’est pas « ordre et beauté ; luxe, calme et volupté ». Après tout, il y en a qui bossent ! Qui s’occupent des vraies affaires, qui sont productifs !

Dans son essai « La Russie de demain à la lumière de son histoire littéraire », Gilles Cosson étudie les relations qui ont lié les écrivains et les différents régimes qui ont successivement gouverné la Russie. Alors que se tenait les 6, 7 et 8 décembre dernier la dixième édition du salon du livre russe, nous avons souhaité l’interroger.

En 1942, au cœur du Brésil, Stefan Zweig et Georges Bernanos se rencontrent dans un improbable dialogue d’exil. Tout les sépare – origines, convictions, visions du monde – mais leurs échanges reflètent l’effondrement de la civilisation européenne sous les coups de la guerre. Dans Échec et mat au paradis, Sébastien Lapaque reconstitue ces conversations imaginaires à partir d’un minutieux travail d’enquête, mêlant essai historique et roman. Un très beau récit où l’exil devient lieu de confrontation intellectuelle et quête de sens.

À l’occasion de la sortie de « La destruction des Européens d’Europe » aux éditions de La Nouvelle Librairie, qui, en quelque 400 pages, analyse, sous le parrainage de Raul Hilberg, l’engrenage du « remplacisme global », Quentin Verwaerde nous ouvre les portes des « demeures » de Camus, entre reportage, récit de voyage et voyage dans l’œuvre. Un avant-goût de la soirée-débat autour de Renaud Camus et Antoine Dresse, alias Ego Non, organisée par la Nouvelle Librairie et le Cercle des amis de la librairie, le vendredi 29 novembre, à 19 h 30, à Paris 5e.

L’association Exil H organise une soirée-débat animée par Olivier François à l’occasion de la réédition de « L’Esprit de Dostoïevski » de Nicolas Berdiaev (Éditions R & N). Deux penseurs qui ont sondé comme personne les gouffres de l’âme humaine. Rendez-vous le mercredi 27 novembre, à 20 heures, au 9 rue du Vieux-Colombier, dans le 6ᵉ arrondissement de Paris.