
Chroniques des lettres oubliées : « La femme pauvre » de Léon Bloy
Qui lit aujourd’hui encore « La Femme pauvre » de Léon Bloy (1846-1917) ? Une poignée d’irréductibles. Ce roman fait partie de ces œuvres à demi effacées de la mémoire collective, mais qu’un seul lecteur peut suffire à ressusciter. Roman de la déréliction et de la grâce, il condense la fureur mystique de son auteur, entre exaltation du malheur, ivresse de la souffrance et aspiration à la sainteté. Trop violent, trop incandescent, trop sublime pour son siècle – et sans doute encore davantage pour le nôtre, rongé par le confort –, « La Femme pauvre » est un livre qui dérange parce qu’il exige une mobilisation totale de son lecteur. Rien que pour cela, il mérite d’être lu – ou relu.