L’abominable martyr de la jeune Philippine, violée et assassinée par un migrant marocain sous OQTF, a engendré un immense flot de commentaires, un vaste vacarme médiatico-internetesque au sein duquel se sont disputés la bêtise, le cynisme, le calcul, la bassesse et même l’ignominie, chacun soumettant sa « réaction » aux intérêts supposés de son « camp ». Dignité et retenue interdites. Derrière l’omniprésence d’un discours «moraliste » et « vivre-ensembliste » toujours plus factice et désincarné, sommes-nous encore capables d’humanité ?

Comment ne pas avoir l’accablant sentiment de se répéter, indéfiniment, d’utiliser les mêmes mots, les mêmes phrases, pour exprimer la même tristesse, la même rage, les mêmes incompréhensions et les mêmes reproches face à des drames abominables qui se reproduisent, inlassablement, sans que jamais rien ne change, que rien ne soit fait pour éviter les suivants ? Car ils se ressemblent terriblement, et tragiquement, tous ces soi-disant « faits divers ». Les victimes ont toujours, ou quasi, le même profil, les coupables également. Autre point commun : ils auraient pu être évités.

Réchauffement climatique ou non, en été, il arrive qu’il fasse chaud, même parfois très chaud, spécialement dans les couloirs bondés du métro d’une métropole polluée et envahie de touristes telle que Paris durant les Jeux Olympiques. C’est assez désagréable, parfois même pénible, en fonction des critères d’hygiène de la personne qui colle son aisselle contre votre menton, mais rien de très nouveau, ni d’étonnant, ni même de véritablement insurmontable. D’autant qu’en ce mois de Juillet 2024, les usagers des transports en commun franciliens, habituellement abandonnés à leur triste sort, ont pu compter sur l’aide et l’assistance empressées des plus beaux fleurons de l’élite républicaine, et notamment de la pétillante Valérie Pécresse, descendue, le temps d’un clip publicitaire, jusqu’au tréfonds de la capitale pour abreuver le bon peuple déshydraté et assoiffé.

À la suite de l’abominable massacre du jeune Matisse, à Châteauroux, par un migrant afghan, on apprenait, dans les médias, que des photos de loutres avaient été affichées dans les vitrines des commerces de la ville, « en solidarité avec les parents de Matisse », le père de l’adolescent surnommant son fils martyr «ma grosse loutre ». À la colère et à la peine succède donc la consternation. Car si certaines âmes puériles trouveront peut-être cette initiative « touchante », voire « émouvante », elle est en réalité accablante d’asthénie et désespérante de niaiserie.