Le « Ring » de Wagner méritait mieux. Dix ans après sa dernière programmation complète à l’Opéra de Paris, « L’Or du Rhin » ouvrait cette nouvelle « Tétralogie » sous la direction du metteur en scène espagnol Calixto Bieito. Une catastrophe annoncée, une trahison consommée. Sous couvert d’audace, c’est un massacre en règle de l’esprit wagnérien. Une fois encore, l’Opéra de Paris démontre son incapacité à respecter un chef-d’œuvre autrement qu’en le déconstruisant. Ce « Or du Rhin », prétendument visionnaire, ne provoque ni scandale, ni éclats de colère : il ennuie. Calixto Bieito pensait ressusciter Wagner, il l’a chloroformé.