Sabotage du gazoduc Nordstream 2, fermeture de « Russia Today » et « Sputnik », contrôle de Twitter par les agences de renseignement américaines, manœuvres contre Trump… La liste est longue des manipulations de l’information, mais jamais les médias centraux ne s’y intéressent, sinon à la marge, sinon pour à la fin accabler Poutine. Hervé Juvin étudie quelques-uns de ces « gros mensonges » – et s’interroge sur le silence des journalistes.

Où en est-on du conflit Russie-États-Unis avec au milieu l’Ukraine ? La vérité, c’est que nul ne peut perdre cette guerre sans perdre la face. Or, chaque jour qui passe montre que la Russie gagne du terrain. Mais la logique interne à toute guerre – le « brouillard de la guerre » – est ainsi fait que personne ne peut prévoir le tour qu’elle prendra. Montée aux extrêmes ? Risque d’emballement nucléaire ? Actes de terrorisme sur le territoire russe (l’assassinat de Daria Douguine) ? Mais d’ores et déjà le conflit en Ukraine redessine la géopolitique mondiale, accélérant la dédollarisation et la désoccidentalisation de l’économie mondiale et le déplacement de son centre de gravité vers les BRICS. L’analyse lumineuse d’Hervé Juvin sur Boulevard Voltaire.

Confondre les causes — l’encerclement de la Russie — et les conséquences — l’invasion de l’Ukraine — constitue une erreur politique majeure. Mais elle ne dit pas tout des nouveaux rapports de force. La guerre en Ukraine échappe de plus en plus aux belligérants et devient le théâtre d’un affrontement à l’échelle du globe. Contre l’hégémonie du dollar. Contre les outils de contrôle de la finance internationale (le système Swift par exemple) au service exclusif des Anglo-Saxons. Les sanctions contre la Russie n’ont-elles pas été rejetées par plus des deux tiers de la population mondiale ? Cela devrait interroger les Européens et les inciter à sortir de l’orbite américain. La leçon de géopolitique d’Hervé Juvin.