
Jack Lang le Mirifique (4/9)
Jack Lang est immortel, même si son Institut à lui n’est pas logé quai de Conti, sous la Coupole. Jamais la France n’eut un pareil ministre, le grand Mamamouchi de la Culture. Cultissime et cucultissime.
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Jack Lang est immortel, même si son Institut à lui n’est pas logé quai de Conti, sous la Coupole. Jamais la France n’eut un pareil ministre, le grand Mamamouchi de la Culture. Cultissime et cucultissime.

Il se voyait déjà sur le trône du roi de France. Anne Sinclair, sa femme, avait tout prévu, les tableaux de maître qu’elle accrocherait à l’Élysée, la couleur des rideaux. Patatras ! Un an avant la présidentielle de 2012, qu’il devait gagner, DSK est pris la main dans la culotte.

Il y a un mystère BHL. Comment expliquer la toute-puissance médiatique du personnage au regard de sa nullité philosophique indépassable, lui qui rappelle si furieusement le Rienologue décrit

Bling-bling et rose fluo, la gauche Netflix a depuis longtemps abandonné la gestion des pauvres à Marine Le Pen et à Patrick Sébastien. Elle, elle s’occupe des minorités et de ses intérêts. Le peuple est mort, vive les « people ».

Stupide XIXe siècle, s’écriait Léon Daudet. Que n’a-t-il connu l’insipide XXIe siècle ? Triste époque que celle sans pamphlétaires. C’est la nôtre pourtant. Courage, fuyons !

Les écrivains catholiques ne furent pas tous des agneaux. Sous la toison de laine, se cachaient parfois de grands fauves, généreux et puissants, aux canines acérées, prêts à mettre en pièces le coquin et le Malin. Sans pitié, mais pas sans piété.

Le pamphlet, c’est une question d’hormones, de gènes et de kilos. Il y a les poids coqs, les poids plumes, les poids moyens, les poids lourds et les toutes catégories. Il est grand temps d’ouvrir une chaire de physiologie du pamphlet – réservée aux seuls boxeurs.

Les révolutionnaires de 1789 furent des polémistes au petit pied, pour la plupart auxiliaires de police. C’est à droite et dans les rangs de la contre-révolution que l’on trouve les plus grands noms de la polémique. Question de tempérament. Et de pointure de chaussures. Quand on chausse large, c’est plus facile de botter les fesses.

C’est l’été, le temps des séries, quand les journaux doivent combler les trous de l’actualité politique. Tel hebdo décline les demeures d’écrivain en dix volets, tel autre feuilletonne l’histoire des femmes qui ont changé le monde ou classe les dynasties d’argent au meilleur des cinq matchs, etc. « Éléments » a choisi la polémique et les grands pamphlétaires, histoire de piquer au vif un lecteur engourdi par la chaleur estivale.

Stefan Zweig aura connu deux guerres mondiales, la chute d’un Empire, la persécution des siens. Autant de cataclysmes qui le conduiront au suicide, lui le Juif d’ascendance, l’Autrichien de naissance et l’Européen de cœur. Ses nouvelles, ses mémoires (Le Monde d’hier), ses biographies, sa correspondance nous rappellent quel témoin amical il a été.

Le verdict des urnes a tranché. L’union des droites est morte, vive l’union des populistes. Mais cette union reste à écrire. C’est le grand chantier de l’opposition, de Marine Le Pen et du RN. Structurer l’opposition à Macron en coagulant la colère sociale qui gronde souterrainement. L’été sera chaud, la rentrée aussi. Préparez vos gilets jaunes.

Du 25 au 31 juillet 2022, se tiendra dans un lieu enchanteur, au cœur de l’Allier, la troisième université d’été de Sophia Polis. Des noms familiers aux lecteurs d’« Éléments » – Guillaume Travers, Jean-Yves Le Gallou ou François Bousquet – y interviennent régulièrement. Au menu, cet été ? « En quête de sens ». Vaste programme, vaste chantier, vaste ambition. Entretien avec Guillaume Poliste, cofondateur et président de Sophia Polis.