On avait laissé Philibert Humm sur un quai de Honfleur, après avoir vaillamment descendu la Seine en canoë dans « Roman fleuve ». Il repart à l’aventure, non plus fluviale mais ferroviaire cette fois, dans « Roman de gare », à la manière des hobos américains – de Jack London à Jack Kerouac – qui voyageaient cachés dans des trains de marchandises. Avec son ton décalé et son humour poétique, il nous emporte dans son baluchon, direction la France éternelle.
Et si, tout comme Nietzsche, Heidegger devait être vu comme un médecin de notre civilisation ? Sans doute pas un médecin qui éradique, qui extirpe une maladie, mais un médecin qui soigne, un médecin qui amène une certaine paix, une certaine sérénité, un équilibre dans la lucidité, qui nous réconcilie avec le monde, avec le corps et ses maux qui vont inévitablement avec ses bonheurs ? Heidegger, médecin de la modernité, qui est l’arraisonnement du monde, et même médecin de la postmodernité, qui est le moment où les arraisonneurs sont eux-mêmes arraisonnés par les dispositifs et sont emmenés par des flux incontrôlés ? C’est cette hypothèse sur laquelle se penche notre collaborateur Pierre le Vigan, urbaniste et essayiste, dans cette passionnante étude.
La branche anatolienne des langues indo-européennes est celle qui pose le plus de problèmes aux linguistes dans la reconstruction de la famille indo-européenne. Les langues procédant de ce rameau sont à la fois les plus anciennes attestées de manière écrite grâce à des hiéroglyphes et des tablettes cunéiformes de l’âge du Bronze, mais aussi les plus divergentes, à tel point que des linguistes postulent l’existence d’une plus vaste famille « indo-anatolienne », regroupant d’un côté les langues indo-européennes et de l’autre les langues anatoliennes. Une certaine historiographie turque veut absolument en faire une civilisation autochtone, tandis que les paléogénéticiens les plus renommés (David Reich dans un article (1) polémique en 2022) ont voulu placer l’origine des langues indo-européennes en Anatolie, au mépris de tout bon sens. De nouvelles découvertes suggèrent l’existence de deux migrations vers l’Anatolie très anciennes depuis un espace compris entre l’est de l’Ukraine et la Volga avant les migrations plus connues de la culture de Yamna. Qu’en est-il réellement ?
Il est entendu que notre monde moderne naît au XIXe siècle avec ce qu’il est convenu d’appeler la révolution industrielle. C’est une évidence. D’une évidence au prêt-à-penser il n’y a qu’un pas. Il est donc temps de réexaminer cette évidence, de penser à nouveaux frais la révolution industrielle. Non pas pour prétendre qu’elle n’aurait pas d’importance, mais au contraire pour prendre toute la mesure de cet événement à nul autre pareil.
La revue Éléments a, depuis 50 ans toujours accordé une importance particulière à la question écologique. C’est notamment dans cette optique que Yves Christen nous présente l’œuvre de Ernst Haeckel – père de l’écologie – dans le numéro, de la revue, actuellement en kiosques. Rien de plus normal donc pour l’un de ses rédacteurs que d’assister à l’université d’été du parti politique français qui exerce un quasi-monopole sur l’écologie : Europe-Ecologie-Les-Verts. Reportage.
En une seule semaine, Donald Trump vient de d’obtenir deux ralliements qui pourraient bien faire basculer définitivement en sa faveur une campagne assez indécise jusqu’à présent : Robert Kennedy Jr et Tulsi Gabbard. Parfait connaisseur de la politique intérieure américaine, Lionel Rondouin fait les présentations.
Il n’y a nul doute sur le fait que Nietzsche a voulu penser un monde sans arrière-monde, un monde sans principe extérieur à lui-même, un monde sans dualisme entre un créateur et une création. A bon droit, on a appelé cela une critique radicale de la métaphysique. C’est-à-dire de toutes les métaphysiques précédentes, à commencer par celle de Platon, accusée de préférer l’Idée, le Beau abstrait, au sensible, au réel, au déjà-là. Nietzsche, destructeur « au marteau » de la métaphysique : telle est l’image que l’on en a. Une vision que Pierre Le Vigan interroge au regard des analyses de Martin Heidegger.
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